Les personnes âgées dans le rôle du héros, c’est déjà rare. Les morts pas loin de se décomposer, ça l’est encore plus !

Dans une paisible maison citadine, habite Emma Doucet, une vieille dame au sale caractère façon Tatie Danielle, qui ne tolère que la présence de son aide-ménagère Annie. Narratrice de cette histoire, elle raconte sa jeunesse, parle de feu-son mari Pierre, des commères du coin, de son jardin, de son envie de fumer, de sa nièce aux dents longues…Et il est à noter qu’Emma est morte, sans que cela ne soit perceptible. A part pour les mouches. En effet, en passant de vie à trépas, rien ne semble avoir changé, si ce n’est le trou sanguinolent dans sa fragile poitrine. A partir de là, commence un récit macabre mais drôle, mélancolique, mais avec ce qu’il faut de sarcasme et d’ironie. Ensuite, reste à savoir qui a tué Emma et pourquoi ? Et Line, son ancienne rivale ? Et pourquoi Pierre n’est-il pas revenu lui aussi ?

Je ne connaissais ni le scénariste, ni le dessinateur, alors pour moi, ce premier tome de Ma vie posthume est une découverte totale. Les personnages deviennent très vite attachants, le dessin est assez simple mais efficace, on entre facilement dans l’histoire de cette vieille harpie qui fut autrefois une jolie jeune femme volontaire et rebelle, et qui a vu près d’un siècle défiler. Elle rassemble ses souvenirs malgré sa mémoire imprécise, tente de brasser l’éternité pour déchiffrer l’énigme de son assassinat. Le bilan post-mortem d’une vie et un agréable portrait d’une femme qui ne manque pas de piquant (peut-être est-ce pour cette raison que les asticots ne veulent pas d’elle^^) et qui s’obstine à exister, pour notre plus grand bonheur.

Ce premier tome serait le début d’un dytique. J’ai hâte de lire la suite !