Campanita - Insomnia

Il s'agit du remake d'un film norvégien que je n'ai pas vu, je ne ferai donc aucune comparaison.

Le policier Will Dormer est envoyé avec son équipier en Alaska pour résoudre le meurtre d'une jeune fille de 17 ans, Kay Connel. Au cours de l'enquête, ils tentent une stratégie pour piéger le meurtrier, mais en poursuivant celui-ci dans le brouillard, Dormer tue accidentellement son partenaire. Le meurtrier a tout vu, et compte bien s'en servir. Au pays du soleil de minuit, Dormer est dès lors pris d'insomnie.

Suis-je la seule à tiquer sur le fait que le personnage insomniaque s'appelle Dormer? Oui, ce sont des anglophones, ils ne s'en rendent pas compte, mais moi ça m'amusait, que Dormer ait des difficultés à dormir. Je sais, il m'en faut peu. Passée cette remarque ni intéressante ni constructive, le bonhomme est joué par Al Pacino, avec son style bien à lui de flic désabusé et blasé. Face à lui, dans le rôle du meurtrier Walter Finch, un écrivain qui était proche de la victime, nous avons Robin Williams. Cet acteur, j'ai beaucoup de mal à le dissocier des films pour la jeunesse dans lesquels il a joué, que voulez-vous, ça fait partie de mon enfance, tout ça. Et pourtant, je l'ai vu dans Le cercle des poètes disparus et dans Le roi pêcheur. Ce qui ne m'empêche pas dans le trouver bon dans ces films, et c'est aussi le cas ici. Il en ressort que je lui trouve l'air gentil alors que c'est un beau salaud, et c'est finalement une interprétation du personnage plutôt réussie. On peut dire que le duo Pacino/Williams est efficace, même si le second arrive un peu tard dans l'histoire.

Hilary Swank incarne ici un personnage secondaire, une jeune policière aimant beaucoup son boulot et qui se met rapidement à considérer Dormer comme une sorte de mentor au conseil toujours sage, bien que ses méthodes soient parfois bourrues. Elle est en quelque sorte un repère d'intégrité morale dans le film. Car comme souvent avec Nolan, on a un héros qui n'est pas mauvais dans l'absolu mais qui est tellement dépassé par ce qui lui arrive qu'il en vient à ne plus savoir si ce qu'il fait est bien ou mal. Tout tourne autour de cette question de l'intégrité et de à partir de quand on la perd, à partir de quand on peut considérer qu'on va trop loin, s'il faut arrêter, et si on y arrivera.

Bilan: un thriller qui joue sur les nerfs, mais pas le meilleur Nolan (ou alors c'est moi qui ne suit pas réceptive au genre). Le choix de l'Alaska comme environnement donne de son côté une ambiance particulière, polaire et lumineuse, parfaite pour les nuits blanches. Quelques flash back, mais on est loin de la construction originale de Memento.