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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petites créations ainsi que mes impressions sur le monde...

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Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

Meurtres au potager du Roy : roman noir et gastronomique à Versailles au XVIIe siècle
--> de Michèle Barrière


Benjamin Savoisy est un brave jardinier originaire de Suisse qui travaille au Château de Versailles au 17eS. Il est aussi un peu idiot, j’expliquerai pourquoi plus bas.

En pleine mode des jardins fleuris et des potagers, Benjamin est au service de Jean-Baptiste La Quintinie, célèbre jardinier chargé du potager royal, afin que Sa Majesté ait toujours les mets les plus raffinés dans son assiette. En particulier, les melons, qui font sa réputation et dont le souverain raffole, même quand ce n’est pas la saison. Mais un jour, horreur, malheur ! Quelqu’un ravage la melonière ! Et ça ne s’arrête pas là: le vandale s’en prend également à d’autres cultures en dehors de Versailles, et peu à peu, le saccage fruitier s’accompagne de meurtres et de l’hémoglobine coule en se mêlant au jus de cucurbitacée…

Une affaire terrible semble s’ourdir, et je doute qu’il s’agisse de l’œuvre d’un individu qui n’aime simplement pas les melons…c’est vrai, quoi. Moi, je déteste les courgettes, et pourtant, je ne vais pas aller faire un carnage dans le potager de ma mère, et pourtant, si vous saviez la quantité qu’elle en cultive !

Hum…reprenons. La Quintinie charge Benjamin de faire la lumière sur ce massacre (mais franchement, il pouvait pas demander à quelqu’un d’autre qu’à ce couillon ?). Commence alors pour notre héros un périple qui le fera voyager en Hollande et en Angleterre, et le confrontera au mystère du melon perpétuel, à la trahison, à la langue néerlandaise, et au meilleur comme au pire sur le plan culinaire.

Car oui, il s’agit à la fois d’un roman historique, policier, et gastronomique.

Penchons-nous sur ces trois aspects :

Historique, parce qu’en plus de faire intervenir des personnages qui ont réellement existé (La Quitinie, Samuel Peppys, Louis Audiger, la Princesse Palatine…), le contexte de l’époque est retranscrit avec une minutie infinie et suite à une recherche particulièrement bien documentée.

L’aspect policier, bien que présent, est cependant assez peu marqué en contraste avec le reste. L’énigme est plus qu’originale mais reste assez simple et surtout en retrait. En outre, j’ai trouvé que ça mettait beaucoup trop de temps à démarrer.

Mais ce qui fait la force de ce récit, c’est qu’il fait saliver. Faut pas lire quand on a faim, ça met au supplice les estomacs vides ! Car l’enquête policière est en réalité un prétexte pour causer gastronomie, et ce à toutes les sauces, si je puis dire. Michèle Barrière, historienne gastronomique et journaliste culinaire, n’en est pas à son coup d’essai,  ayant déjà publié Meurtres à la Pomme d'or : roman noir et gastronomique au temps de la Renaissance,  Souper mortel aux étuves : roman noir et gastronomique à Paris au Moyen âge et Natures mortes au Vatican : roman noir et gastronomique en Italie à la Renaissance. Et après ce Meurtres au potager du Roy, paraîtront ensuite Les soupers assassins du Régent : roman noir et gastronomique, Meurtre au café de l'Arbre sec : roman noir et Le sang de l'hermine: roman noir et gastronomique au temps de la Renaissance.

Intéressant, le concept, non ? En tous cas, attendez-vous  à ce que le moindre petit en-cas soit décrit et commenté en long et en large. En particulier si les personnages d’Audiger et de Rolland sont dans les parages, ces deux-là étant capables de discourir sur le sujet assez longtemps pour ne plus avoir de salive pour goûter leurs propres créations. Le roman est d’ailleurs accompagné d’un carnet de recettes pour ravir les palais gourmands.

Mais à côté de ça, ce roman satisfait-il également la bibliophagie ? Eh bien, ma foi, ça se laisse dévorer comme un petit pain sorti du four, encore chaud, croustillant, et tartiné de beurre salé. Mmhhh ! Certes, l’intrigue policière n’est pas des plus marquantes, au point qu’on a un peu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise, mais le résultat en vaut tout de même le détour.

Une dernière chose avant d’en finir : ce crétinosaure de Benjamin. D’après mes recherches, l’auteur met en scène la dynastie Savoisy dans ses autres opus. Espérons que Benjamin soit juste le moins dégourdi de la famille. Parce que sa naïveté m’a juste gavée. Et pourtant, je ne suis pas du genre à détester les personnages naïfs, parce que je suis fichue de faire les même erreurs qu’eux, de tomber dans les mêmes pièges. Donc, identification, tout ça tout ça…mais là, je voyais tout venir à l’avance et je répétais : « Mais pourquoi tu fais ça, bougre d’abruti ? Tu ne vois pas que cette pu…naise d’Elena te manipule, qu’elle te conte des praatjes voor de vaak ? ». Il m’a soûlée, celui-là !

Ecrit par Campanita, le Mardi 20 Novembre 2012, 00:02 dans la rubrique "Bouquins".