Deux jeunes garçons-chouettes effraies, les frères Soren et Kludd (dont les noms me rappellent Søren et Klaus du groupe Aqua, bien que ça n’ait rien à voir), vivent tranquillement dans la forêt, bercés par les légendes sur les Gardiens de Ga’hoole que leur raconte leur papa. Enfin, surtout Soren, l’autre il n’y croit pas. Les frangins ont à peine appris à voler qu’ils se font enlever par des oiseaux de malheur. Ceux-ci les mène dans un lieu sinistre pour grossir les rangs du fourbe Bec d’Acier, qui veut monter une armée de jeunes rapaces nocturnes pour affronter les fameux Gardiens et provoquer l’avènement des Sang-Purs (alias les tyto alba). Kludd se laisse rapidement corrompre et rejoint son führer emplumé, alors que Soren prend la fuite avec Gylfie la chevêchette elfe, sa nouvelle amie. Ensemble, ils tenteront de trouver l’Arbre de Ga’hoole, demeure mythique des Gardiens, et sauver le monde des hiboux.

Il est rare que je regarde un film sur un écran autre que celui de mon ordinateur (ou à la rigueur, celui d’un cinéma), mais je ne regrette pas de m’être assise devant la télé hier soir, car j’ai passé un bon moment.

Le Royaume de Ga'hoole, en résumé, a le même effet qu’Avatar : c’est visuellement extraordinaire et d’une beauté à couper le souffle, et le scénario, à défaut d’être incroyablement recherché (ici, nous avons une application sans ambition de la recette de base pour récit d’heroic-fantasy lambda, mais version piafs), reste suffisamment efficace pour qu’on soit pris par l’histoire, avec ce qu’il faut d’émotion.

Zack Snyder (venant de qui le projet pourrait paraître étonnant au vu du reste de sa filmographie) a choisi d’adapter en un long-métrage une série littéraire de Kathryn Lasky d’une quinzaine de volumes. J’imagine facilement les fans de cette série ruer dans les brancards et chicaner sur la moindre différence. En ce qui me concerne, je n’ai pas lu, je ne peux pas juger. Mais tout à coup, je comprends mieux pourquoi certains passages me paraissaient trop rapides, et certains personnages trop peu exploités (Otulissa, sérieusement, elle sert à quoi ? Comme elle veut être navigatrice comme Gylfie, j’ai pensé un instant qu’elles seraient rivales, mais finalement, on ne sait pas…). J’ai aussi trouvé que Kludd franchissait le point de non-retour un peu trop facilement, et qu’une fois celui-ci vaincu, Soren ne semblait plus trop soucieux de sort de son frère, mais bon…

A mi-chemin entre Le seigneur des anneaux et Brisby et le secret de Nimh côté ambiance, ce n’est pas un film grandiose, mais on en prend plein les mirettes tant les oiseaux et l’animation sont bien réalisés. Moins enfantin qu’il n’y paraît, il vous ravira pour autant que vous trouviez de bon sens l’idée que des chouettes se castagnent dans la tempête et les flammes avec des masques en fer et des lames glissées entre les plumes. Notons également que comme tout divertissement familial, ça comprend une chanson. De Owl City, évidemment.

En tous cas, je n’ai jamais autant entendu le mot « gésier » en l’espace d’une heure et demie.

Cute...