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J’ai joué à Princess Peach Showtime
--> Stella Artois présente sa propre Pêcheresse pour contrer le crû cépage Syrah
J’ai joué à pas mal de jeux depuis mon dernier article dans cette catégorie. Oui, je vais en écrire un sur Tears of the Kingdom, même si c’est avec un an de retard, promis ! Par contre, c’est beaucoup trop tard pour que je parle des derniers Pokémon ou de Luigi’s Mansion 3, alors faites une croix dessus (mais je les ai grandement appréciés). Pourtant, le dernier cité à quelques points communs avec celui dont on va parler aujourd’hui, du moins dans sa construction. Tout comme le troisième volet des aventures solos du lion peureux à casquette verte débutait par celui-ci recevant une invitation pour un séjour dans un hôtel de luxe qui se révèlera être un traquenard, nous voyons ici Peach se faire convier à un spectacle de théâtre avec entourloupe à la clef. La princesse du Royaume Champignon se trimballe également les mêmes bagages roses (cette fois heureusement, elle n’en a pas pris trouze mille qu’elle inflige de porter aux Toads…quoi que je m’en fiche, j’ai jamais pu saquer ces bolets à la voix irritante, qu’elle les fasse trimer !). Alors qu’elle avait à peine fait checker ses tickets, voilà qu’un grand fracas magique expédie ses laquais hors du bâtiment, et sa couronne avec. Les portes se scellent, l’enfermant à l’intérieur du théâtre désormais sous le contrôle de la sorcière Syrah qui veut transformer toutes les pièces en tragédies et a emprisonné leurs Étincellistes (les acteurs vedettes). La fée étincelle Stella Elle va pour cela devoir jouer le rôle principal dans chaque pièce et libérer les Étincellistes. Grâce aux pouvoirs de Stella qui remplace sa couronne perdue par un ruban magique (ce qui n’est pas sans rappeler Cappy de Super Mario Odyssey), elle peut désormais se transformer façon magical girl pour endosser divers costumes et développer les talents qui vont avec : maîtriser l’escrime ou le kung fu, élucider des mystères telle Sherlock Holmes, chanter comme une sirène… Pour enfin régler son compte à Syrah Trois choses me viennent à l’esprit en sortant de ce jeu : 1) Oui, c’est un jeu pour petites filles. Ce n’est ni très long ni très difficile (sauf si on veut faire du 100%, il y a deux-trois trucs qui peuvent donner du fil à retordre) et c’est très girly. Ça dégouline de rose, de petits cœurs et petites étoiles, les enjeux sont loin d’être de grande envergure, rien n’est effrayant et même la grande méchante ne peut pas être considérée comme véritablement maléfique au vu de ses ambitions (elle veut juste que toutes les pièces de théâtre soient des histoires qui finissent en eau-de-boudin, bouh la vilaine !). C’est un jeu feel good où l’on va surtout regarder Peach porter de jolies tenues et évoluer dans des décors sublimes pour venir en aide à des personnages mignons. Bref, un jeu pour petites filles (qui peut cependant plaire à toute autre démographie), mais surtout un bon jeu pour petites filles. Ça donne envie d’aller trouver ceux qui ont commis les Léa Passion et autres machins centrés sur Barbie ou les princesses Disney pour leur dire : voilà, c’est comme ça qu’il faut faire, c’est pas parce qu’on s’adresse à un public enfantin et/ou féminin que ça ne peut pas être qualitatif ! 2) Décidément, ce que je préfère dans le Marioverse, ce sont les sous-séries centrées sur littéralement n’importe qui sauf Mario. Pas que j’aie quoi que ce soit contre le célèbre plombier, mais ses jeux ne sont pas ma came. J’ai déjà parlé de Luigi’s Mansion, j’ai aussi de bon souvenirs d’enfance liés aux jeux sur Wario et Donkey Kong, et si Super Princess Peach (le précédent et pour l’instant unique autre jeu consacré à la demoiselle) ne m’avait pas laissé une impression de chef-d’œuvre impérissable, je l’avais trouvé quand même bien sympa. Ce Princess Peach Showtime me conforte dans ma positition et pour sûr que je vais suivre un peu plus assidument ce qui va être produit autour de ce personnage. Par contre Mario, déso, mais il peut aller se faire cuire une poêlée de trompettes de la mort. 3) Pourquoi vous faites pas pareil pour Zelda ? Pourquoi, Big N, pourquoi ? Vous en êtes capables, vous avez suffisamment de cartes en main pour le faire, vous savez qu’il y a une demande pour ça… Vous avez bien fait des spin-off sur ce fichu Tingle, alors pourquoi pas pour Zelda, bon sang de bokoblin ? Bon, reprenons. Shigeru Myamoto avait un jour comparé un des jeux Super Mario à une pièce de théâtre dans laquelle chacun avait son rôle à jouer. Je ne me souviens plus de quel jeu il parlait, mais ce constat peut s’appliquer à tous les jeux de la franchise (spin-off compris). Ce qui permet d’expliquer, pour ceux qui éprouvent le besoin de tout rationaliser, les aspects les plus douteux ou absurdes, tels que pourquoi le scénario a l’air de se répéter de jeu en jeu, ou pourquoi les personnages sont de fichus stéréotypes (le héros capable de tout, le méchant très méchant qui se lave pas les dents, la demoiselle en détresse,…) qui ne semblent jamais rien apprendre et dont l’évolution stagne. Tout le contraire de ce qu’on trouve dans Legend of Zelda, dont le cadre est plus sérieux et où la répétition de l’histoire est justifiée par le lore (une malédiction en l’occurrence), avec des personnages qui ne sont pas les mêmes d’un opus à l’autre. J’insiste là-dessus, car pas mal de monde ne tient pas compte de ce fait en faisant entre les deux franchises des comparaisons du coup bien injustes, dans un sens comme dans l’autre. À première vue, Peach n’est rien de plus que le cliché de la jouvencelle en détresse : faible, délicate, infichue de faire quoi que ce soit à part crier à l’aide et offrir un bisou sur la joue pour récompenser son valeureux sauveur. Bref, un trophée et une caricature de féminité fragile. Il faut dire que ce n’est pas très valorisant, ni pour le personnage, ni pour les femmes en général. Et le fait que, contrairement à Zelda qui dans chaque jeu est une personne différente, Peach est bel et bien le même individu implique qu’en plus elle n’a aucune évolution significative. Il y a bien de petits moments où elle fait montre de plus d’indépendance (comme dans Odyssey) mais ça reste léger. Surtout quand on voit dans Smash Bros ou dans les jeux où elle fait partie des persos jouables qu’elle peut balancer des tatanes sans problème et est donc capable de se défendre seule, on en vient à se demander pourquoi elle ne se sort pas un peu plus les doigts de son séant princier dès que Bowser la kidnappe pour la trente-sixième fois… La réponse est simple : les jeux Mario sont des scénarii caricaturaux à dessein et Peach est une actrice très douée et très impliquée ! On attend qu’elle fasse la potiche en détresse et elle le fait avec la meilleure conscience professionnelle. Je ne trouve donc pas anodin que ce deuxième jeu qui la met à l’honneur tourne justement autour du thème du théâtre. J’avais déjà évoqué dans mon article sur Super Mario Odyssey (oui, je reviens toujours sur celui-là, parce que je parle de ce que je connais) que j’avais apprécié la critique méta (voulue ou non) de la formule habituelle avec pour thème cette fois le mariage (de Bowser et Peach). C’était à la limite de l’auto-parodie. Ici, c’est pareil : Peach va littéralement utiliser le théâtre comme gameplay. Ce jeu a aussi le mérite de jeter rétrospectivement un meilleur éclairage sur son prédécesseur. Présentons rapidement ce dernier : Super Princess Peach est de façon très directe une inversion d’un Mario de base : Bowser kidnappe Mario (et Luigi dont tout le monde se fiche et ça c’est pas bien !) et Peach doit le sauver (le tout aidée par un parapluie parlant nommé Perry qui est devenu un accessoire iconique mais dont l’histoire est laissée en suspend depuis 2006). C’est un plateformer, mais Peach dispose d’un pouvoir qui lui est propre, les émotions comme moyen offensif : la colère lui donne des pouvoirs de feu qui démolissent tout, la joie la fait décoller dans une bourrasque de de vent, la tristesse la fait pleurer tellement que ses larmes deviennent un double karsher. Un gameplay original et efficace mais qui avait attiré les commentaires goguenards et les vannes douteuses. C’est que voyez, un personnage féminin qui use de ses émotions, c’est un peu cliché, ah, les gonzesses, elles sont si sensibles, et puis, ces changements d’humeur, eh ben quoi, elle a les Anglais qui débarquent ? Super PMS Peach ! LOL ! Pour parler du jeu plus en détails : le théâtre dans lequel on est enfermé fait office de hub. À chacun des quatre étages et du rez-de-chaussée il y a quatre portes menant vers une pièce de théâtre faisant office de niveau. Peach y interprète donc divers rôles (épéiste, cowgirl, pâtissière, détective…) qui lui confèrent des pouvoirs donnant lieu à un gameplay spécifique (parfois on déboîte les ennemis façon Link ou façon Chun Li, parfois on fait des mini-jeux, parfois on résout des énigmes,..). Chaque étage se conclut par un boss. Une fois validées deux pièces sur le même thème, on débloque un troisième acte au sous-sol dans lequel on libère l’Étincelliste. Et une fois qu’ils sont tous délivrés, on peut enfin affronter Syrah, avec Peach parée d’une nouvelle transformation la faisant méchamment ressembler à Harmonie. J’ai adoré chacune des transformations, même si certaines plus que d’autres. J’aime beaucoup Peach Épéiste et Peach Kung Fu, bien que je les trouve un peu trop similaires en fin de compte, mais j’apprécie le côté Link que ça donne ( elle casse même des pots et crie : « Hyaa ! »), le look sexy et dandy de l’épéiste, et les niveaux de kung fu ont une ambiance appuyée par la musique qui donne une bonne vibe de film de série B décérébrant mais fun où t’as un mec qui déboîte plein d’autres mecs. Je ne m’attendais pas à aimer Peach Weastern (moi et les histoires de cowboy…), surtout qu’il y a des séquences à cheval (si vous me connaissez vous savez que je kiffe pas trop…), mais c’était étonnement sympathique, surtout à partir du moment où il y a des tchoutchous. Je suis moins fan de Peach Voleuse, mais c’est sans doute parce que je me suis révélée vraiment nulle avec, malgré la présence d’un grappin Puisqu’on est sur les boss, parlons de ceux gardant chaque étage. Conceptuellement, je les ai trouvés assez originaux : ce sont tous des animaux mechas géants composés d’accessoires de scène liés à la lumière. Par contre, leurs noms… Discoplume, Reptoflash, Projomiaou et Lumilion… même dans Pokémon ce serait vraiment le fond du panier. À part Discoplume (le Marioverse a vraiment un problème avec les boss aviaires, pourquoi ont-ils toujours l’air profondément débile ?), leur design est réussi, mention spécial à Projomiaou et son côté « chat du Cheschire » qui fait probablement de lui l’élément qu’on pourrait le plus considérer comme effrayant dans ce jeu. Les combats contre eux étaient également assez amusants, surtout celui de Reptoflash, car même si c’est clairement le plus difficile et le plus rageant, c’est aussi le plus intéressant et le plus épique, avec cette énorme construction sur laquelle il faut grimper et cette mécanique de retour dans le temps à la Rétrospective de Tears of the Kingom (sauf que cette fois c’est l’ennemi qui l’utilise). Sinon, que dire, le jeu est visuellement très beau. Bien entendu, il faut aimer les palettes colorées, mais même s’ils s’agit de décors de théâtre (donc en carton peint, avec des ficelles très visibles), c’est un vrai bonbon pour les yeux. Et c’est sans parler de s’extasier sur les transformations de Peach qui lui donnent l’air soit stylée, soit sexy, soit trop choupikawaii. Côté musique, même si je trouve que rien n’atteint le statut de banger, ça reste très agréable également (encore une fois, Peach Sirène…). Le thème du hub une fois tous les niveaux clear fait étrangement penser à la mélodie de Cruella Devil… on nous avait déjà fait le coup dans Breath of The Wild avec le thème des relais qui ressemble à Ce rêve bleu… Voilà, maintenant, grâce à moi vous n’entendrez plus que ça ! De rien. Le jeu n’est bien entendu pas exempt de défauts. À commencer par le fait qu’il est impossible de revenir en arrière dans les niveaux pour vérifier qu’on n’a rien loupé, combiné avec l’absence de checkpoint dans lesdits niveaux, il est plus que frustrant et lassant de devoir tout recommencer depuis le début si on a le malheur de rater le moindre collectible. Ce détail mis à part, la collecte de gemmes d’étincelles est sûrement la partie la plus amusante du jeu, celui-ci étant comme je l’ai dit assez facile et court quand on ne cherche qu’à le terminer. Une fois cela fait, le post game donne accès à de nouvelles quêtes. Celle des ninjas cachés n’est en rien un défi un tant soit peu compliqué, mais il fournit une excuse pour revisiter chaque niveau. Les défis des boss sont tout de suite beaucoup plus ardus, puisqu’on y demande de les vaincre en accomplissant des tâches supplémentaires (prendre zéro dégât, n’utiliser que des orbes à rayures, éviter le petit bout de la queue du chat qui passait par là,…). Sans oublier les Répétitions, des niveaux bonus où il ne faut pas se faire toucher une seule fois ET remplir un objectif (comme atteindre un certain KO count) ET le faire dans un temps imparti. Sinon, on débloque au fur et à mesure de nouveaux tissus pour la robe de base de Peach (ou des rubans pour Stella), et si certaines sont très jolies, d’autres sont un peu douteuses (sérieux, la robe Projomiaou, en mauve et jaune, c’est cheum on dirait Wario). Bref. J’ai joué à Princess Peach Showtime. Et ce fut ma foi un bon moment, bien que pas le jeu du siècle. Ma petite pupuce était sur mes genoux (ou ceux de son papa qui jouait aussi) la plupart du temps. À trois ans, elle a enfin le droit d’être exposée aux écrans sans qu’on nous taxe de parents irresponsables, bien qu’en temps limité. Les niveaux de ce jeu étant très courts, cela permet des sessions à dosage raisonnable, c’est donc parfait pour elle. Peach est désormais sa nouvelle héroïne et j’espère qu’un second opus sortira d’ici trois-quatre ans, ainsi elle pourra y jouer elle-même (et sans doute redécouvrir celui-ci).
Ecrit par Campanita, le Lundi 13 Mai 2024, 15:21 dans la rubrique "Jeux Vidéo".
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