La Flander's selon Nicolas Hitoride

On ne mesure la valeur d'un super-héros qu'à celle du super-vilain qui s'oppose à lui. C'est pour ça que tous les défenseurs de la veuve et de l'orphelin prennent un grand soin à se trouver un antagoniste. Et même à l'acheter. C'est ainsi que la Flander's Company satisfait ses clients en capes et collants en leur proposant des Némésis sur mesure qui, selon leur contrat, sèmeront la terreur auprès de la populace et puis feront exprès de perdre face aux justiciers qui les payent pour ça. Et ouais, même chez les Supers tout est business!

Réalisée par les Guardians, cette web-série française promet quelques minutes de bonne humeur voire de pure rigolade à chaque épisode, le tout avec un budget réduit, des effets spéciaux minimalistes et des acteurs qui ne sont au départ qu'une bande de copains qui aiment délirer. Parce que le talent est bien présent dans cette série!

Les  épisodes sont très courts au début (cinq minutes environ), mais ont tendance à s'allonger au fur et à mesure que le scénario prend de l'ampleur. La saison 1 ne possède pas de trame conductrice et se contente de planter le décor en montrant Hippolyte Kurtzmann,  le DRH névrosé et maniaque de la Flander's, recevoir un véritable cortège de boulets aspirant à être recrutés en temps que super-vilains mais  qui finiront majoritairement recalés après avoir été magistralement clashés par la répartie cinglante de Kurtzmann. Frédéric Hosteing est grandiose dans ce rôle, il fait peur rien qu'avec ses sourcils qui n'arrêtent pas de bouger. On découvrira aussi le reste des protagonistes de base, comme Cindy Freiya, la jeune barbare à tresses qui hurle "Boucheriiiie" en menaçant tout le monde de sa hache, Armand Trueman, le boss autoritaire et doucereux qui concentre tout son charisme dans ses cheveux, Caleb, le scientifique caféinomane qui passe son temps à provoquer des explosions, et le Dr Parker, le gentil psy adepte de la positive attitude qui pourrait bien ne pas être celui qu'on croit...