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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petits gribouillages ainsi que mes impressions sur le monde...

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Vous pouvez emprunter les images de mes peintures et dessins, mais veuillez me créditer si vous le faites.


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Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

Word of God

"I'm a geek. I'm a writer. I spent all of my time in my childhood obsessing about Sherlock Holmes and Doctor Who. I was alone, I was an outsider — what do you expect? I was that bullied kid at the back of the class weeping for loneliness. I don't think, generally speaking, people become writers because they were the really good, really cool, attractive kid in class. I'll be honest. This is our revenge for people who were much better looking and more popular than us. I was a bit like that, I suppose."

Steven Moffat

"De longues recherches m'ont menée à ce constat. : l'aliment théologal, c'est le chocolat. Je pourrais multiplier les preuves scientifiques, à commencer par la théobromine, qu'il est seul à contenir et dont l'étymologie est criante. Mais j'aurais un peu l'impression d'insulter le chocolat. Sa divinité me semble précéder les apologétiques. Ne suffit-il pas d'avoir en bouche du très bon chocolat non seulement pour croire en Dieu, mais aussi pour se sentir en sa présence ? Dieu, ce n'est pas le chocolat, c'est la rencontre entre le chocolat et un palais capable de l'apprécier."

Amélie Nothomb in Biographie de la faim


Barbe Bleue
--> Jésus était espagnol !


« L'inventeur du champagne rosé a réussi le contraire de la quête des alchimistes : il a transformé l'or en grenadine. »

Rentrée littéraire et comme d’hab,  le nouveau cru Nothomb-sama de chez Albin-Mich’.

Tiens, pour une fois, je vais faire un truc que je n’ai jamais fait avec un roman d’Amélie : le test de la page 99, la fameux test recommandé par Ford Max Ford pour savoir si un livre plaira avant de le lire, et auquel l’Express soumet ponctuellement le Nothomb annuel. Cette année, je me passe de leurs services pour ça :

Alors voyons, le roman s’intitule Barbe Bleue, donc on peut s’attendre à l’histoire d’un mec qui tue des femmes et de son actuelle victime qui s’interroge sur une pièce interdite….Wow, effectivement, la page 99 est en plein dedans. Notre héroïne s’appelle Saturnine (là, je vais éviter de penser à un caneton dans un film mon enfance, ça a probablement plutôt un rapport avec le dieu romain qui a dévoré sa progéniture) et l’homme avec qui elle vit est un certain don Elemirio. Espagnol. Il y a bien une pièce interdite, et il est précisé que c’est une chambre noire…camera obscura …il y aurait-il là un rapport à l’art, en particulier à celui de la photographie ? Ou, plus largement, avec le visuel? Nous verrons. Du reste, notre protagoniste est en plein questionnement à cette page, mais elle semble surtout douter de la monstruosité de son hôte. Donc, elle serait en train de changer d’avis ? A la fin, elle conclut être tombée amoureuse non pas d’un assassin, mais d’un malade mental.

Cette phrase me plait, à propos de ce qui se cacherait dans la fameuse chambre :

«  Ou alors, il aurait créé une œuvre d’art d’un goût abject, mais indispensable à son équilibre mental. »

Bon, eh bien, les page 99, c’est magique !

Quelques temps plus tard, et le volume englouti, me revoilà pour donner mes impressions finales :

Saturnine Puissant est une Belge de 25 ans (Ah, j’ai le même âge que l’héroïne, ça ne m’était plus arrivé depuis Antéchrista !), elle enseigne au Louvres à des élèves à peine plus vieux qu’elle, et elle recherche un appartement plus confortable que celui de son amie fumeuse  à Marne-la-Vallée. C’est ainsi qu’elle répond à l’annonce de colocation de don Elemirio Nibal y Milcar, aristocrate espagnol dont la lignée est exilée en France depuis qu’un de ses ancêtres eut affublé el Caudillo de l’insultant vocable « gauchiste ». Sur une quinzaine de candidates, Saturnine est élue, mais entretemps on l’a mise au parfum : les huit premières colocataires ont mystérieusement disparu. Qu’à cela ne tienne, elle ne se démonte pas, surtout qu’il lui est difficile de résister au luxe de son nouveau toit. Mais le don la met en garde : il ne faut pas entrer dans la chambre noire, sinon il lui en cuirait (maintenant que je connais la fin, je ne pense pas que « cuire » soit le verbe adéquat, mais je risque de spoiler si j’en dis plus).

C’est mon genre de Nothomb préféré. Oui, parce qu’il y a plusieurs genres de Nothomb, comme par exemple, les autobiographies, pour lesquelles tout le monde se prend la tête pour savoir si Amélie a vraiment vécu ça ou si elle mythonne (alors que moi, je m’en tamponne comme de ma première lecture de Métaphysique des tubes). Non, mon genre préféré, c’est les Nothomb dialoguant, où l’on retrouve deux personnages (généralement une femme jeune et un homme vieux) échangeant des conversations succulentes et parfois acidulées à propos de choses qui me gonfleraient si ce n’était pas servi sauce Amélie. J’ai retrouvé ici quelque chose de Pretextat et Nina, de Loncours et Françoise, de Celsius et A.N….

Le personnage de don Elemirio est complètement archaïque, voire hors du temps. Ce grand d’Espagne n’est pas sorti de son hôtel particulier du septième arrondissement de Paris depuis 1991, et son esprit n’a jamais quitté les profondeurs de son ibère nation. Et il n'y a rien qui arrive à la cheville de la dignité espagnole. Le Christ était espagnol, dixit Elemirio. Face à lui, Saturnine ne manque pas de répondant. Barbe Bleue est le conte favori de l’écrivaine, et elle tenait à remettre en cause le caractère foncièrement mauvais toujours imputé au personnage. Après tout, il ne demandait qu’une seule chose : que la femme aimée respecte son secret. C’est un droit inaliénable (ou du moins ça devrait l’être), de pouvoir conserver un secret sans que personne ne cherche à le percer. C’est quelque part plus qu’aberrant que quelqu’un se permette de violer ce secret. Don Elemirio laisse le choix d’entrer dans la chambre interdite ou pas, mais céder à la tentation serait une action coûteuse. Bien évidemment, si on suit le parcours de Saturnine et non d’une autre colocataire, il y a une raison. Reste à savoir ce qu’elle a de spécial par rapport aux autres. Le tout bien sûr, entre deux dégustations de champagnes plus prestigieux les uns que les autres (il faut rester dans les classiques).

Donc, du grand Nothomb, avec alchimie, champagne, photographie, joutes verbales, et même une très brève allusion à Twilight.  Pour ce qui est des « noms à coucher dehors » auxquelles Amélie nous a habitués, si Saturnine ne vous suffit pas, que dites-vous de Térébenthine, Incarnadine, Digitaline et Albumine ?

Ecrit par Campanita, le Mardi 28 Août 2012, 14:07 dans la rubrique "Critiques bouquins".


Commentaires :

  Ruah
Ruah
06-09-12
à 08:44

"De longues recherches m'ont menée à ce constat. : l'aliment théologal, c'est le chocolat. Je pourrais multiplier les preuves scientifiques, à commencer par la théobromine, qu'il est seul à contenir et dont l'étymologie est criante. Mais j'aurais un peu l'impression d'insulter le chocolat. Sa divinité me semble précéder les apologétiques. Ne suffit-il pas d'avoir en bouche du très bon chocolat non seulement pour croire en Dieu, mais aussi pour se sentir en sa présence ? Dieu, ce n'est pas le chocolat, c'est la rencontre entre le chocolat et un palais capable de l'apprécier."

Amélie Nothomb in Biographie de la faim

Bah dis donc... elle est bête pour écrire ça ! Et le fromage ?!


  Campanita
Campanita
06-09-12
à 08:52

Re:

Vu que je n'ai jamais adoré le fromage (à part la mozarella), je peux la comprendre^^


  Ruah
Ruah
06-09-12
à 09:04

Re:

Tu es belge, cela se comprend... Mais cette Amélie est française !


  Campanita
Campanita
06-09-12
à 10:44

Re:

Toute ma famille aime le fromage sauf moi...quant à Amélie...


  Ruah
Ruah
06-09-12
à 11:20

Re:

Elle est belge aussi ! Vive les belges ! et le chocolat belge ! (à propos j'habite pas loin d'une usine Ferrero...)