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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petites créations ainsi que mes impressions sur le monde...

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Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

Giorgino
--> Do ré mi fa sol, toutes les femmes sont folles !


Bien que fan de Mylène Farmer depuis mes 13-14 ans, je n’avais pas encore vu son film, diffusé en 1994. Parce que je ne savais pas comment l’obtenir à ce moment-là, et il est gentiment entré dans la —très longue— liste des films que je me promettais de regarder un jour si je le pouvais. En attendant, j’avais quand même lu pas mal d’informations à propos du film, notamment sur le fait qu’il avait fait un flop (je lisais tout ce que je trouvais sur Mymy, j’ai d’ailleurs retrouvé un numéro hors-série consacré à Giorgino dans ma petite collection de l’Instant-Mag, le magazine de luxe dans lequel une bonne partie de mon argent de poche partait).

Faut-il que j’évoque les reproches les plus souvent attribués à ce film ? Premièrement, il est trop long. Pas faux, il dure plus de trois heures, même si je ne les ai pas vraiment vues passer. Secondement, c’est juste un long clip à la Farmer. Un argument que je classe dans la même catégorie que les Burton trop burtonesques, n’a-t-on pas toujours dit que les clips de Mylène étaient de véritables petits bijoux esthétiques, dignes de mini-films ? Même ses détracteurs ne le nient pas. Alors, avoir la même substance dans un véritable long-métrage, ça ne devrait pas constituer un défaut, non ? Si ? Il y a quelque chose qui m’échappe dans ce raisonnement-là.

Je parle des clips réalisés par Laurent Boutonnat, évidemment. Pour ceux qui l’ignoreraient, Laurent, c’est le gars qui a lancé Mylène, qui a composé la majorité de ses musiques, et en plus des clips susmentionnés, il a également réalisé le film dont il est question aujourd’hui. Et si vous pensez que Mylène est un peu cinglée, sachez que dans ce cas, lui, il est cinglé au carré. Giorgino n’est pas son seul film, vous avez peut-être entendu parler de Jacquou le Croquant en 2007 (encore un que je n’ai pas vu). Vous n’avez par contre sans doute pas eu vent de sa première œuvre, La ballade de la féconductrice. Idem, je ne l’ai pas vue, mais j’ai lu le résumé, et c’est pour le moins…perturbant. Ce film fut interdit aux moins de 18 ans, alors que Laurent en avait 17 à l’époque. Voilà, vous pouvez cerner déjà un peu le personnage, là.

Et Giorgino dans tout ça ? Alors oui, c’est bien un long clip à la Farmer-Boutonnat. Trois couleurs dominent : noir-rouge-blanc. Il y a de la neige, des loups (même si leur existence ou non est un des points-clefs du film), du sang, du sexe, de la religion, des morts, des symboles de maternité ou d’enfance perdue, et des personnages qui font le concours de celui qui a la plus grosse araignée au plafond. Bref, une compilation de tous les thèmes chers au duo.

1918, le jeune médecin Giorgio Volli (appelons-le Giorgino, puisqu’il est Italien et que sa maman le surnommait certainement ainsi) revient à la vie civile affecté par les gaz des tranchées, ce qui fait qu’il passera une partie du film à cracher ses bronches. Giorgino (Jeff Dahlgren), donc, part retrouver les orphelins de la Fondation Roux dont il s’occupait avant la guerre, mais apprend que ceux-ci ont été délocalisés dans un sinistre trou paumé nommé Chanteloup. Arrivé sur place, il a peine le temps d’admirer la vue des forêts glacées à la Sleepy Hollow qu’on le demande au chevet d’une mourante, Elizabeth Degrâce, mélancolique délirante qui en réalité s’est pendue. Ça tombe plutôt à pic pour Giorgino, car les enfants qu’il cherche ont été confiés au maître des lieux, pourtant absent, le Dr Sébastien Degrâce (Jean-Pierre Aumont). Mais les enfants sont tous morts mystérieusement. C’est à ce moment qu’il aperçoit la fille du Dr Degrâce, Catherine (Mylèneke), étrange femme-enfant autiste qui ne tardera pas à le troubler.

Giorgino s’installe à l’auberge du coin, où il fait la connaissance des femmes du village, un ramassis de sorcières édentées et mal peignées qui attendent le retour des hommes partis à la guerre et qui crachent sur la famille Degrâce à la première occasion, surtout sur cette « folle » de Catherine. Pour moi, elles le sont bien plus qu’elle, elles sont monstrueuses. Do ré mi fa sol, toutes les femmes sont folles…

Giorgino enquête sur la mort des enfants. Tout ce qu’il sait, c’est qu’on les a retrouvés noyés dans l’eau glacée, mais dans quelles circonstances ? Les harpies balancent rumeurs et théories : c’est le Dr Degrâce qui leur a fait une piqûre pour les endormir, et c’est Catherine qui les a poussés dans l’eau…Catherine, elle, avance que ce sont les loups qui les ont effrayés. Mais il n’y a pas de loup dans la contrée, soi-disant.

Je n’apprendrai rien à personne en annonçant que beaucoup de personnages meurent et que la fin et des plus douces-amères…Le seul survivant, apparemment, c’est le cheval de Giorgino.

C’est pittoresque, c’est lugubre, c’est glauque. Le rythme est lent, brisé de temps à autres par des scènes plus ou moins violentes et/ou perturbantes : lynchages publiques, douches froides, dépucelages dans la forêt, beuveries répugnantes,…les passages à l’asile Sainte-Lucie culminent.

Les personnages sont plus fous et vicieux les uns que les autres. En plus des mégères crasseuses susnommées qui sont de vraies charognes hurleuses et ricanantes, on croise des psys sadiques, des aliénés…aliénés, des gosses cruels, un cureton (Joss Ackland)  lâche à jambe de bois,…

Même Giorgino, je le trouve un peu pédophile sur les bords (le truc avec les sucres d’orge). Il y a aussi la gouvernante Marie (Frances Barber…oui, Madame Kovarian, Doctor Who est décidément partout !) perverse et un peu lesbienne, qui nourrit encore Catherine au sein…Puisqu’on parle de Catherine, la candide autiste à elle aussi ses moments de chipie effrontée, même si son innocence reste son trait principal.

Mylène joue incroyablement bien ce rôle « taillé pour elle » (évitez de rire, étant donné que j’ai moi-même le syndrome d’Asperger, les blagues sur les autistes, ça me touche étrangement), la voix, la gestuelle, le regard, tout y est, on y croit. En même temps, il suffit de voir ses clips pour savoir qu’elle n’aurait aucun problème dans ce genre de personnage, ceux qu’elle y incarnait ont tous quelque chose de Catherine. Le reste du casting est excellent, certains ont parfois l’air de surjouer, mais c’est ce qui donne tout son sel à l’ambiance malsaine. Et Jeff Dahlgren est très mignon.

Certaines scènes n’étaient peut-être pas nécessaires, et le film aurait gagné à les couper, histoire de réduire sa longueur. Mais d’autres sont d’anthologie, tel l’annonce des soldats tombés au combat devant leurs veuves éplorées.

Honnêtement, je ne sais pas si je reverrais ce film une deuxième fois, mais j’en aurai un souvenir marquant, d’errances dans les couloirs, de force du désespoir, de froid, de tristesse, et que pour réanimer la femme aimée qui vient de tenter de se suicider, rien de tel que de la choser avec fougue !

C’est bien une quête de l’enfance perdue (littéralement, Giorgio cherche des enfants), et tous se tournent vers des croyances (la religion chrétienne ou les loups, c’est au choix) pour fuir une réalité morose.

Je laisserai le mot de la fin à Catherine :

« Et si c’était la douleur qui faisait chanter les oiseaux ? »

Ecrit par Campanita, le Mardi 18 Septembre 2012, 18:31 dans la rubrique "Films".


Commentaires :

  Anonyme
19-09-12
à 05:22

C'est un syndrome qui peut te poser problème
pour saisir certains traits d'humour ?
(je pense notamment à celui de C.)

  Campanita
Campanita
19-09-12
à 08:41

Re:

Je ne sais si tous les Aspergers sont concernés, mais il est assez facile de me faire "marcher", surtout par conversation orale. Comme j'ai du mal à décoder le non-verbal (les expressions du visages, ect.), je me fie uniquement au contenu des paroles et je ne me rends pas nécessairement compte que c'est une blague. Mais l'humour en général, je n'ai pas de problème.

  Cari
Cari
19-09-12
à 22:30

Le syndrome d'Asperger...si tu ne me le rapelle pas, je n'y fais vraiment pas attention! (Mais alors là pas du tout) Personnellement je m'en fiche, je t'adore comme tu es.

Bref, j'ai pas encore vu Giorgino (j'ai pas encre trouvé les 3 heures de dispo) mais ton résumé m'a bien fait rire. Faudra vraiment que je le regarde.

enfin, si...j'ai vu les 10 premières minutes.