Campanita - L'épopée du perroquet

Maeve Conolly vient de perdre son boulot et ses parents la mettent à la porte, fatigués de la voir dépenser à leur frais dans des futilités. Persuadée que tout ce qui lui arrive est la conséquence d'un manque de chance chronique, Maeve décide de prendre un nouveau départ. Hop là, tourner la page, tabula rasa! Ainsi donc, elle fait ses valises et décide de traverser deux trois Etats pour rejoindre une amie d'enfance à Los Angeles et vivre parmi les stars. La voilà sur les routes en compagnie de son perroquet Oliver, mais quand sa voiture tombe en panne, elle est forcée de faire une halte de plusieurs semaines à Coin-Perdu en attendant une pièce de rechange. Elle y rencontrera foule de personnages hauts en couleurs et s'y plaira plus qu'elle ne l'aurait imaginé...

Ce roman est du genre qu'on qualifie de «spécial». On ne sait pas trop ce qu'on entend par là, c'est juste le mot qui vient à l'esprit quand on est confronté à quelque chose qui nous marque dans un sens indéfini.

J'avoue que le début m'avait laissée plus que dubitative. La narratrice-héroïne, tant par la forme de son discours que par son contenu, m'a donné rapidement l'impression de n'être qu'une espèce de pouffe sortie tout droit d'une série amerloque pour ados style Lizzie McGuire, une dinde caquetante qui se sent obligée de nous décrire son régime alimentaire en récitant le nom de toutes les vitamines de son armoire pharmacie...Et de dire que ce qui lui arrive est trop injuste, car tout ça c'est à cause d'une paire de chaussures...soldée! A ce stade, j'avais à peine dépassé la page 40, j'ai regardé l'épais volume constituant cette épopée du perroquet et me suis dit: «La route va être longue!».

Mais la persévérance s'est révélée payante au fur et mesure que j'entrais dedans. A partir de l'arrivée à Coin-Perdu, quand les personnages sont présentés, ça se met en place. Il faut un certain temps pour apprécier Maeve, mais elle se révèle moins greluche que de prime abord, surtout quand elle se trouve une vocation de photographe ou de libraire. Quand son secret est révélé au grand jour (ce dont elle ne parlait même pas au lecteur, malgré quelques indices), on commence enfin à lui pardonner son côté hypocondriaque, qui trouve une explication alors que ça la rendait franchement pénible auparavant.

Au final, ça se laisse lire, même si les rebondissements sont plutôt convenus (ça alors, quand elle arrive enfin à LA elle découvre que ce n'est pas aussi idyllique que ce que sa fameuse amie lui avait fait miroiter...et ça alors elle se rend compte que c'était mieux à Coin-Perdu, surtout que même si elle ne veut pas se l'avouer, elle est amoureuse d'un gars qu'elle y a rencontré!).

Ce roman fera cependant du bien à ceux qui ont eux-mêmes envie de changer d'air. Notons aussi quelques originalités sur la forme, comme un conte pour enfant intégré dans dans le roman et des définitions de vilaines maladies en guise de débuts de chapitre.

Je dirais qu'il s'agit du genre de roman qu'on offre à une adolescente qui n'aime pas forcément lire (après tout, c'est la collection «Piments»)