Jack est né le jour le plus froid du monde à Edimbourg. Il fait si froid que son cœur gelé ne peut lui permettre de vivre. La sage-femme, Dr Madeleine, experte en prothèses mécaniques et un peu sorcière, remplace l’organe défectueux par une minuscule horloge à coucou.

Cela sauve Jack, mais Madeleine le met en garde: il vivra, mais devra toujours se préserver des émotions fortes telles que la colère ou l’amour qui pourraient dérégler sa mécanique, le rendre fou, et même le tuer. Ce qu’une rencontre avec Miss Acacia, une jolie petite danseuse de flamenco myope, ne manquera pas de provoquer…

Mathias Malzieu signe ici son second roman. Ce gaillard-là n’est pas n’importe qui, puisque c’est le chanteur déchaîné du groupe français extravagant Dionysos, dont l’univers proche de Tim Burton ou de Roald Dahl se retrouve également dans La mécanique du cœur, conte fantastique au style incomparable. Vous l’aurez compris, je suis complètement sous le charme de cette poésie déglinguée qui fait «tic-tac». Dès le début, nous sommes plongés dans un monde onirique et nous parcourons avidement les pages de l’histoire à la fois furieusement romantique et terriblement cruelle de Little Jack, nouvelle version de Pinocchio, et de son Acacita, la petite «flamme à lunettes» andalouse. On y croise même Méliès, cinéaste réalisateur de  Voyage dans la lune, ainsi que Jack l’éventreur.

Pour les adultes qui sont restés des enfants.

« Premièrement ne touche pas à tes aiguilles,

Deuxièmement ta colère, tu devras maîtriser,

Et surtout ne jamais oublier, quoi qu’il arrive, ne jamais se laisser tomber amoureux,

Car alors pour toujours, à l’horloge de ton cœur, la grande aiguille des heures, transpercera ta peau.

Explosera l’horloge, imploseront tes os, la mécanique du cœur sera brisée de nouveau… »

Il existe également une version musicale de ce roman, et une adaptation cinématographique est prévue (Luc Besson est sur le coup).