Voici  un concept plutôt original et intéressant : avoir une héroïne plutôt qu’un héros, ce n’est pas révolutionnaire, mais quand elle n’est elle-même pas au courant, ça change tout.

Oh, bien sûr, nous sommes encore dans un monde de magiciens et de guerriers (quoi que, sans créatures magiques, pas d’elfes ni de dragons pour une fois), mais où l’on trouve très peu d’action et où l’on se concentre sur l’enfance d’un gamin qui ignore qu’un jour il va se transformer en femme. 

On pourrait croire qu’on trouverait un aspect féministe dans ce livre, mais ce n’est pourtant pas vraiment le cas. Tobin, puisque c’est son nom, traverse les difficultés d’une enfance recluse dans un château isolé, puis les turpitudes d’un début d’adolescence à la cour de son prince héritier de cousin. Et il le vit comme un garçon ou comme une fille, il n’y a pas vraiment de différence de traitement. Jusqu’au jour où il a tout à coup très mal au ventre et que le sortilège part en sucette…

Les personnages sont bien dépeints, et l’auteur laisse ses lecteurs faire leurs jugements à leur sujet eux-mêmes, sans leur imposer d’opinion sur qui on doit aimer ou détester. Qu'est-ce que ça me change de certains! Je me suis particulièrement attachée à Arkoniel, l'apprenti d'Iya qui décide de quitter sa maîtresse pour devenir le « magicien attitré» de Tobin, si ce n'est qu'il a bien du mal à se faire accepter par notre héro...ïne. Ce n'est pas le genre de vieux magicien que tout le monde écoute en vertu de sa sagesse. Bien que plus un adolescent, il est encore jeune, il doit encore faire ses preuves et gagner la confiance de Tobin. Au point qu'on se demande s'il n'est pas le véritable héros, du moins dans cette partie.