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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petites créations ainsi que mes impressions sur le monde...

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Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus
--> d'Eric-Emmanuel Schmitt


Je me suis souvent demandé à quel point un mythomane pouvait être dangereux. Le fait est que j'en ai déjà croisés qui m'énervaient à raconter des bobards à tout le monde, et surtout en s'en servant pour faire du mal à autrui en l'arnaquant ou en le diffamant.

Mais parfois, c'est plus innocent, et je me demande si ce n'est pas mieux de laisser la personne rêver à ses affabulations, si elle ne fait de mal à personne et qu'elle n'est même pas dangereuse pour elle-même. Et parfois
, il se révèle que les mythomanes sont les premiers à accuser les autres de mythomanie...

C'est un peu le genre de réflexions qu'on a en sortant de ce roman d'Eric-Emmanuel Schmitt. Après tout, comme cela est dit dans le texte: la vérité, c'est juste le mensonge qui nous plait le plus, non?

Un homme d'affaire européen, parfait polyglotte, représente une entreprise de jouets en Chine. Comme tout humain normalement constitué, il lui faut bien à un moment ou un autre aller se soulager. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de madame Ming, dame pipi des toilettes masculines au Grand Hôtel de Yunhai et amatrice des pensées de Confucius. Il engage la conversation et madame Ming lui parle de ses dix enfants. Si ce n'est qu'en Chine la loi de l'enfant unique ne lui autorise pas une telle smala. Alors? Serait-elle une mythomane embarrassant notre héros de récits imaginaires à propos de ses rejetons?

Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus appartient au cycle de l'invisible, six romans basés sur une religion et sur la manière dont celle-ci influence la philosophie des personnages. Ici, c'est au tour du confucianisme d'éclairer la pensée et la représentation du monde des protagonistes.

Comme d'habitude avec Schmitt, ça se lit vite. Ce n'est même pas que ça se dévore, c'est que ça se gobe comme un nounours en gélatine. Bien qu'on ait tout même le temps de savourer et de siroter chacune des histoires des petits et à en tirer un enseignement, le tout entre deux vidanges de vessie. Et comme d'habitude, malgré un fond quelque peu tragique, on en ressort avec un message positif et encourageant à l'amour de la vie.

En fin de compte, l'imagination est utilisée comme une arme un peu dérisoire contre la politique abrupte du gouvernement chinois et contre le vide existentiel du narrateur qui n'est lui-même pas certain de savoir comment être un père, et qui trouve en la mère -imaginaire ou non- qu'est madame Ming un écho à ses doutes, ainsi que des conseils et réflexions.

Bien que le choc des cultures soit peu évoqué (notre homme a quand même une grande capacité d'adaptation aux us et coutumes chinois et n'est pas étonné par grand chose), il y a confrontation entre deux façons de voir le mon
de. Il s'agit plutôt d'une leçon sur la vie et le bonheur.

Ecrit par Campanita, le Vendredi 29 Juin 2012, 20:02 dans la rubrique "Bouquins".