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Memento
--> de Christopher Nolan
Leonard Shelby cherche l’homme qui a violé et tué sa femme. Voilà l’intrigue. Ah…j’allais oublier: Leonard, suite à un traumatisme cérébral, possède une mémoire à court terme de quelques minutes maximum. Il n’est pas amnésique à proprement parler: il se rappelle qui il est, et tout ce qui s’est passé avant son accident; mais en ce qui concerne ce qu'il se passe après, il n’est plus capable d’enregistrer quoi que ce soit. Pour savoir ce qu’il doit faire pour progresser dans sa quête de vengeance, il note tout sur des papiers, prend des photos des personnes et lieux rencontrés, annote les polaroids, et va même jusqu’à tatouer sur son propre corps les informations capitales. Ce film, dont le scénario est une coécriture du réalisateur et de son frère Johnathan, pourrait n’être qu’une simple histoire de vengeance, sans plus. Si ce n’est qu’une fois encore, nous avons droit à une mise en scène particulière et une chronologie surprenante : Les scènes sont réparties en deux groupes : des séquences en noir et blanc, et des séquences en couleur, qui s’alternent alors qu’elles ne suivent pas dans la chronologie de l’histoire. La première scène en noir et blanc montre le début de l’histoire, la première en couleur montre la fin de l’histoire. Vous suivez toujours ? Bien, en fait, les séquences en noir et blanc sont diffusées de manière chronologique, et celles en couleur de manière inversement chronologique, et les deux s’alternent. Je vous ai fait un petit schéma qui va soit vous aider, soit vous embrouiller encore plus :
Cette structure (qui possède tout de même une logique mathématique, contrairement à Le suiveur) dépayse au départ, mais on finit par s’y habituer et surtout, elle permet au spectateur une plus grande identification avec le personnage. Durant les séquences en couleur, nous n’en savons pas plus que lui sur les raisons qui l’ont amené à se retrouver dans telle pièce, avec telle personne, et nous devons décoder les indices laissés dans les notes en même temps que lui. Ainsi donc, la première scène (qui est la fin de l’histoire si vous avez compris) voit Leonard tuer un certain Teddy, le présumé auteur du meurtre de sa femme, après avoir lu sur la photo de celui-ci : « N’écoute pas ses mensonges, c’est lui, tue-le. » Pas plus que Leonard nous ne savons qui est Teddy et comment il en est arrivé à une telle conclusion. On est complètement perdu. Le reste du film est là pour amener la lumière. A la
subtile différence que contrairement à Leonard, nous avons le souvenir des
scènes que nous avons visionnées. Nous ne savons pas ce qui s’est passé, mais ce qu’il va se passer. Cette logique inversée est
déroutante, et c’est là tout l’intérêt de ce jeu de piste à rebours. Au fil du film, on voit apparaître d'autres personnages, tels Nathalie et Dodd, dont l'implication exacte et la vraie nature devront également être découvertes à reculons. La partie en noir et blanc du film a une autre fonction. Leonard y raconte une histoire datant d’avant son accident, celle de Sammy Jankis. Sammy souffrait du même trouble de la mémoire que Leonard, celui-ci l’avait rencontré dans le cadre de son ancien métier, inspecteur chargé de débusquer les arnaques à l’assurance. Le cas de Sammy était alors suspect, surtout aux yeux de sa femme. Sammy est devenu pour Leonard une référence, un moyen d’expliquer son état, de comparer, éclairer les mécanismes du phénomène…Il en a aussi tiré des enseignements, l’affaire Sammy n’ayant pas eu une fin heureuse. Cette
histoire, Leonard la raconte au téléphone, son interlocuteur reste mystérieux
jusqu’au dénouement (le milieu de l'histoire donc). Ecrit par Campanita, le Dimanche 22 Juillet 2012, 16:08 dans la rubrique "Films".
Commentaires :
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Qui va là?
It's dangerous to go alone, take this !
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