Huit ans après les évènements de l’opus précédent, le Chevalier Noir s’était retiré dans son manoir, accusé de la mort d’Harvey Dent, affaibli, quasi estropié, et ruminant sur la perte de Rachel. Mais la paix à Gotham est de nouveau menacée, le symbole Dent est remis en cause et le calme est troublé. D’une part par une voleuse féline, mais surtout par l’arrivée de Bane, un terroriste masqué disciple de Ra's al Ghul. Mr Wayne va devoir se remuer et faire reprendre du service à son alter ego.

Bon, je préfère répéter pour ceux qui auraient manqué mon Logo Spoilers, parce qu’il va y en avoir des ENORMES. Deux précautions valent mieux qu’une.

Ainsi donc se conclut la trilogie de Nolan sur l’homme chauve-souris. Une trilogie au gout de thriller, centrée sur le travail sur les personnages et leur histoire, plus ancrée dans le réel que la version Burton.

Conclusion oui, mais tout de même fin ouverte, ne serait-ce que parce qu’on se met à s’imaginer l’avenir de Gotham une fois la séance terminée. Et c'est là que le titre prend tout son sens: Batman est définitivement une légende et un symbole pour la ville, Bruce Wayne est officiellement mort mais l’épilogue le montre en couple heureux et normal avec Selina Kyle…Quoi ? J’ai dit qu’il y aurait des spoilers !

En ce qui concerne la relève, pas d’inquiétude : continuant sur le refrain « Tout le monde peut être Batman, il est plus un symbole, une idée, qu’une personne précise », on voit facilement le jeune flic Blake dans ce rôle. Sauf qu’il s’agit plus d’un passage de flambeau parce que…Blake en fait, à la fin, on apprend que…c’est Robin !

Et là, je dois m’arrêter un instant, parce que c’est un fait assez rare pour être souligné : dans ce film, Robin est cool !

Parce que d’habitude, euh…voilà…ça fait quand même un bien fou de voir ce personnage sous un nouvel angle, quoi ! Autant on peut pérorer pendant des heures pour déterminer quel acteur fait le meilleur Batman, le meilleur Jocker…autant le meilleur Robin, ne cherchez plus : c’est lui. Joseph Gordon-Levitt, you win ! Maintenant, reste à savoir quel futur se dessine pour ce jeune-homme. Mais c’est bien parti en tous cas.

Concernant les autres personnages, je n’ai pour ainsi dire rien de neuf à raconter sur les habituels de la saga, Christian Bale, Gary Oldamn and co sont égaux à eux-mêmes. Anne Hathaway s’en tire avec les honneurs et campe bien la femme-chat dans toute son ambigüité, tantôt ennemie de Batman, tantôt sa complice combattant dos-à-dos. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est de ne pas être Michelle Pfeiffer, mais bon, ça, c’est chicaner.

Bane (Tom Hardy) fut également une bonne surprise. Certes, ce n’est ni le Jocker ni Double-Face, mais il est aussi flippant qu’eux, dans un tout autre genre. Ce colosse est un brutos badass à qui vous  n’oseriez même pas serrer la main de peur qu’il vous arrache le bras. Sa voix de gros nounours et son ton serein ont de quoi contraster avec sa masse imposante et son tempérament colérique. Ne le prenez surtout pas pour un gros bras sans cervelle, car le personnage est plus complexe qu’il n’y parait, intelligent, machiavélique, et son passé fournit également de quoi bâtir une légende.

Marion Cotillard, qui incarnait ici la mondaine Miranda Tate-mais-en-fait-c’est-Talia-al-Ghul, a, comme d’habitude, eu droit à tout un tas de critiques de plus ou moins bonne foi. Pour ma part, j’ai trouvé qu’elle remplissait bien son rôle, sans plus.

Le film est assez long, mais on ne voit pas le temps passer, malgré quelques lenteurs et l’impression d’avoir affaire à plusieurs histoires en une. Beaucoup d’intrigues, beaucoup de personnages secondaires, mais finalement on s’y retrouve. Bons dialogues, bons retournements de situation. Les séquences d’action sont pas mal, même si l’accent est plutôt mis sur les personnages chacun d'entre eux ayant son feuilleton, Batman est même parfois mis en retrait pour nous permettre de suivre le parcours de Bane, Catwoman, Gordon, Blake, et même Alfred (il m'a presque fait pleurer celui-là en plus).

« Je ne veux pas avoir à enterrer un autre Wayne ! »

Évidemment, si on évoque l’équipement, tous les bat-trucs de Lucius Fox, il y a tout de même des choses  qui nécessitent une légère suspension de l’incrédulité. Ce qui a déjà été parodié d’ailleurs.

Après, dans les critiques que j'ai lues, j'ai été étonnée de voir que tant de personnes prenaient le film pour une métaphore de la crise économique actuelle. Je n'avais absolument pas vu ça comme ça (Nolan non plus), mais c'est toujours surprenant de voir quelles interprétations les gens peuvent avoir d'une histoire.

Bref, un film sombre et épique, peut-être pas le meilleur de Nolan ni le meilleur sur Batman, mais une bonne pierre apportée à l'édifice.