Campanita - Legend of the Seeker: l'Épée de Vérité

Dans les bois des Contrées du Milieu, Kahlan et Dennee fuient un groupe de quatre cavaliers qui en veulent à leur peau. L'un d'eux abat Dennee en un coup d'arbalète, sa sœur parvient à passer la frontière du royaume voisin mais se fait acculer de l'autre côté. Un jeune forestier nommé Richard les aperçoit et vole héroïquement à son secours. Ensemble, ils éliminent les quatre affreux malgré leur infériorité numérique. De retour chez lui, de mauvaises surprises attendent Richard.

Cette série télévisée de Sam Raimi est adaptée de (ou basée sur, ou inspirée par, de toutes façons à ce stade...) les deux premiers tomes de la saga de Terry Goodkind. Et c'est comme pour les films adaptés de Twilight: on peut s'extasier sur la beauté des paysages forestiers et sur les torses virils des hommes des bois. Et c'est tout.

Et dire que je trouvais le bouquin bourré de clichés... La preuve qu'on peut toujours faire pire. Tout ce qui était un tant soit peu développé ou sortant de l'ordinaire a été gommé et remplacé par l'élément le plus vu et revu dans le contexte correspondant. Quant aux dialogues...on les devine avant de les avoir entendus. Et on ne peut même pas compter sur l'aspect gore et cruel présent dans le livre à des fins défoulatoires, série familiale oblige, tout a été édulcoré (comparez le sort de la princesse Violette dans le livre et dans la série, pour un exemple mineur du phénomène). Là où le bouquin évitait parfois un certain manichéisme, la série est consternante dans son manque de nuance.

L'histoire a été remaniée, mais pas de manière intéressante. A moins que vous ne trouviez original de faire un remake du Nouveau Testament avec Richard dans le rôle de Jésus et Darken Rahl dans celui du roi Hérode (le coup de faire tuer tous les nouveaux nés...). Les personnages? Leur personnalité a été modifiée. Leur histoire également. Les originaux à la série? Sans saveur et clichés eux aussi. Et ont été ajoutés des dizaines d'épisodes loners plus inutiles les uns que les autres. Autant je veux bien admettre que les livres ont leurs défauts au point que je n'hésiterais pas à classer leur lecture parmi mes plaisirs coupables, autant avec la série je ne parviens pas à trouver de quoi contrebalancer ce qui cloche. Il s'agit non seulement d'une mauvaise adaptation, mais c'est aussi une série médiocre quand on ne tient pas compte du fait que ça vient d'un autre support. En fait, tout ce qui reste de l'histoire d'origine est tellement du stéréotype d'heroic-fantasy qu'on aurait pu la plagier en changeant simplement les noms sans que personne ne repère la supercherie. Oui, à ce point-là. Pas besoin d'être un fan obsessionnel pour ne pas apprécier.

Le passage chez les Mord-Sith, particulièrement massacré, parvient à la fois à mettre en lumière à quel point le côté sadique pouvait être mal canalisé et gratuit dans le livre (au point d'en devenir ridicule); et à être assez atténué pour lui faire perdre toute son intensité en gâchant au passage le personnage de Denna.

Je ne peux pas m'empêcher à penser au prêtre de Shamrodia dans Reflets d'Acide (qui est entre autres une satire d'heroic-fantasy). Sham Sham Sham Shamrodia!

A côté de ça, la musique est pas mal, mais pas transcendante. Les acteurs font leur boulot et les combats à l'épée sont plutôt bien chorégraphiés, malgré les quelques ralentis à la Matrix absolument pas nécessaires. On peut dire que d'un point de vue de la réalisation, des effets spéciaux, tout est plutôt bien fichu.

Petite note positive pour avoir mis l'accent sur l'histoire des anciens Sourciers, ce qui donne une réflexion plutôt intéressante sur à quel point tout est une éternelle répétition du même récit décliné de différentes manières. J'ai étrangement aimé le treizième épisode. Un petit côté Zelda, quoi ^^

Bruce Spence se demande ce qu'il fiche là...

Ceci mis à part, ça n'est pas très étonnant que la série ait été annulée après deux saisons. D'ailleurs, j'ai arrêté les frais après la première. A la limite, c'est à regarder en faisant autre chose, comme du repassage, ce genre de truc.