Campanita - Frontière barabre

David Sarella est un exovétérinaire, son travail consiste à voyager vers d’autres planètes pour calmer les exomorphes. Tâche dans laquelle il est aidé par son épouse Ula, qui possède elle-même des gênes extra-terrestres, et qui lui confèrent parfois une attitude…surprenante. Voire dangereuse. Lorsque David et Ula partent pour une nouvelle mission sur Mémoriana, une planète en guerre, leur vie prend un tournant inattendu.

Moi qui ai toujours connu cet auteur via ses séries pour la jeunesse, je ne suis pas déçue d'avoir jeté un coup d’œil à un de ses romans pour adultes (et je réitérerai à coup sûr l'expérience). Il y a toujours cet univers bouillonnant et repoussant les limites de l'imagination. Ici, les peuples extra-terrestres utilisent pour se faire la guerre des animaux véritablement cauchemardesques. En plus des espèces d'éléphants de la couverture, il y a aussi des ptérodactyles qui pondent des œufs nucléaires, des chevaux électriques, ou encore des moineaux-lames de rasoirs qui n'ont rien à envier à ceux de Hitchcock. Mais le summum reste la ville carnivore, ainsi que sa véritable nature que je ne dévoilerai pas. Assez étrangement, ça m'a rappelé Le grand serpent (le troisième tome des aventures de Sigrid et les mondes perdus, une des séries jeunesse de Brussolo), en plus gore et sombre. A croire qu'il a une fascination pour les situations où le héros manque d'être digéré par une entité bizarre.

Quelque chose que j'ai également retrouvé est le thème de la mutation et des transformations du corps: les gènes mutants d'Ula, les être dupliqués par la déesse, le rajeunissement/vieillissement, le contrôle mental que subit Nazdrava et ses conséquences physiques...

L'histoire semble constituée de plusieurs actes, d'abord l'expédition de David et Ula, ensuite, le retour de ce dernier sur Terre, et enfin sa quête d'Ozataxa, sorte d'Eldorado alien. Cela forme cependant un tout bien rythmé, même si la dernière partie m'a plus emportée que le reste.

Serge Brussolo possède sa manière de faire de la science-fiction, et à un bestiaire incroyable s'ajoute une certaine dimension psychologique. Le personnage principal est très humain, les autres sont très extra-terrestres, et on ressent bien cette vision « étrangère» des Terriens à travers leurs paroles et récits.

Petite note négative: la fin, que je trouve un chouia trop rapide, et qui m'a laissée sur ma faim. Que ça se termine moins bien que dans un Peggy Sue, d'accord, mais j'ai juste l'impression qu'il manque quelque chose.