Campanita - Le Royaume de Tobin, Tome 2

Cette fois, je ne m'embête plus avec les découpages de la version française et lit directement l'intégrale.

Nous retrouvons notre garçon-fille Tobin et son écuyer Ki, et poursuivons leurs aventures à la cour du roi Erius (que pour une raison obscure j'imagine sous les traits d'Anthony Head dans Merlin). Tobin est maintenant au courant de l'insoutenable vérité, à savoir qu'il est une fille transformée en garçon. Secret qu'il doit garder et ne révéler pas même à ses plus fidèles amis. Autant dire que ce n'est pas facile à porter quand on entre dans l'adolescence, période durant laquelle le corps change, et qu'on ignore comment expliquer à ses petits camarades que non, on n'a toujours pas de poil au menton et qu'en fait c'est normal! L’imminence d'une guerre et la présence d'ennemis sournois au sein même du palais ne feront rien pour arranger la situation.

Ce ne est pas vraiment une histoire de batailles massives et d'énormes enjeux. Ou alors peu. Ou alors c'est moi qui passe à côté de l'aspect action du récit, tant j'ai l'impression que l'auteur se concentre (et avec brio) sur un gamin, son meilleur ami, et tous les obstacles qui sont jetés sur leur chemin. L'histoire avance lentement mais sûrement, on s'attarde d'avantage sur les tourments intérieurs de Tobin. Malgré tout, on perçoit tout de même à l'arrière-plan que la tension monte et que cela va finir par éclater, et d'ailleurs ça éclate, cette guerre qu'on nous promet. Elle met simplement du temps à atteindre le microcosme douillet dans lequel évoluent les protagonistes. Enfin, pas si douillet que ça si on compose avec quelques personnages dont on ne saurait douter qu'ils ont "tête-à-claque" inscrit sur un néon clignotant au-dessus de leur tête (Aliya, Alben, Moriel,..ont-ils une autre utilité que d'être chiants?) et ce serait le seul reproche réel que j'aurais à faire. Le cas de Korin est mieux traîté: en temps qu'héritier posé comme légitime par son père bien que cela soit injuste, il est un rival de Tobin, et il aurait été trop facile d'en faire un mec détestable et heureusement ce n'est pas le cas. Mais c'est quand même un imbécile.

Plus d'action et de fantasy du côté d'Arkoniel et Iya, avec une bonne histoire de ségrégation entre mages. Le jeune magicien est toujours le personnage que je suis avec le plus de plaisir, et certains passages m'ont donné dans l'idée qu'un jour il deviendra un espèce de Pr Dumbledore...

L'aspect féminin pointe enfin le bout de son nez en cela que la rébellion s'organise, et on sent que le patriarcat va bientôt en prendre pour son grade! Le personnage d'Una a été très rafraîchissant et j'ai hâte de voir quel rôle elle pourra bien jouer par la suite.

Enfin, il y a bien entendu la relation entre Tobin et Ki, qui évidemment gagne en ambiguïté avec la révélation puis la transformation du premier cité. Il y a du ship tease dans l'air...

Tome 1