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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petites créations ainsi que mes impressions sur le monde...

***

Vous pouvez emprunter les images de mes peintures et dessins, mais veuillez me créditer si vous le faites.


Vous cherchez un article en particulier? Par ici!


...ou par-là!

Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

Princesse Zelda
Nous sommes au royaume d’Hyrule, où le valeureux guerrier qu'est Link a été désigné par le roi pour surveiller  la Triforce de la Sagesse (un gros caillou qui brille et qui parle, soi-disant un puissant artéfact) ainsi que de protéger sa tsundere de fille,  la Princesse Zelda.  Le vilain sorcier suidé Ganon menaçant de s'emparer de la Triforce , notre héros vit au château logé aux frais de la princesse (c'est le cas de le dire) pour entraver ses plans maléfiques, défendre le royaume...et tenter de bécoter Zelda à la première occasion.



Alors qu'on a récemment annoncé qu'une nouvelle série adaptée de The Legend of Zelda allait être produite par Netflix( puis, ça a été démenti, puis le projet a été repris par un autre et puis je ne sais plus), c'est l'occasion pour moi de découvrir le premier dessin animé réalisé sur la célèbre licence.



Quant à cette nouvelle série, certains craignent déjà le pire et ce n'est pas incompréhensible. Adapter correctement une œuvre d'un support vers un autre n'est pas sans difficulté et les fans se montrent rapidement déçus, avec des arguments de plus ou moins bonne foi. Et parmi tous les types d'adaptations existants, c'est sans doute « Jeu Vidéo --> N'importe quoi d'autre » qui est le plus casse-gueule. Je ne pense pas que le moindre exemple s'impose, nous en connaissons tous.

Pourtant, je suis loin d'être pessimiste, ne fusse que parce que j'ai lu les mangas sur Zelda dessinés par Akira Himekawa, et s'ils ne sont pas transcendants, ils sont dans l'ensemble corrects. Même si les scenarii et la caractérisation des personnages suivent des poncifs du genre shônen déjà vus cent fois, le manque d'originalité n'empêche pas forcément la qualité.

Mais ce qui rend avant tout les fans de Zelda réticents à voir leur jeu préféré adapté en série, c'est que cela a déjà été fait, et le résultat est loin d'être heureux. Princesse Zelda, sorti en 1989, est précédé d'une réputation peu flatteuse, au point qu'il s'agit sans doute de la deuxième plus grosse tache souillant la licence ( la première étant bien entendu vous savez-quoi dont on ne parle pas mais qui se passe sur CD-i).

À cette époque, seuls deux jeux étaient sortis (The Legend of Zelda et Adventure of Link), la série est globalement basée sur leur univers et est supposée se  dérouler entre les deux. Ce qui explique certains éléments, tels la Triforce ne comprenant que deux fragments au lieu de trois: une détenue par Zelda et l'autre par Ganon (et pour ceux qui se poseraient la question: non ce n'est pas illogique, c'était déjà le cas dans les deux premiers jeux et le nom « Triforce » fait référence au fait que ça a une forme de triangle et non parce qu'il y en a trois. Mangez-vous ça, partisans de la théorie de la Tétraforce !). Par contre, pour avoir renommé la relique sacrée «Force Trois » dans la version française, ils n'ont aucune excuse, on est d'accord.

Il faut également remettre les choses dans leur contexte: à l'époque de création de la série, les ayant droits n'avaient pas le même contrôle sur les adaptations et produits dérivés, et cela explique en bonne partie la médiocrité et l'absurdité de certaines productions. Pour sa part, Princesse Zelda a acquis peu à peu un statut de série merdique, et l'infâme et insupportable réplique de Link "Well excuuuuuuse me princess !" est devenue un meme Internet extrêmement connu.

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Exemple d'image donnant instantanément envie de baffer à tour de bras le premier mec à oreilles pointues que je croise...heureusement je n'en croise pas des masses.

J'ai bien sûr visionné la vidéo du Joueur du Grenier « Hors Sujet: les adaptations de jeux vidéo » qui a bien taclé Princesse Zelda entre autres. Et si je suis dans l'ensemble d'accord avec son analyse, il y a quand même un passage qui me fait tiquer:

« ...Zelda est supposée faire des trucs de princesse: être faible et fragile, regarder par la fenêtre de façon mélancolique, chanter au clair de lune...»

Ahem!

Avec tout le respect que j'ai pour le JDG, j'espère sincèrement qu'il a entretemps réalisé ce qui clochait dans cette déclaration. Et oui, je suis consciente que cette vidéo de 2011 et qu'entre ça et le présent article, le débat sur le sexisme dans les jeux vidéos et dans l'univers geek en général a fait son chemin,  mais j'aimerais quand même revenir là-dessus.

Zelda, la meilleure princesse de Nintendo (oh ça va, on sait tous qu'elle démonte Peach !) est la parfaite illustration du personnage qui ne se limite pas au stéréotype de la demoiselle en détresse. Non seulement elle est intelligente (Triforce de la Sagesse motherfucker, plus haute autorité politique d'Hyrule), elle peut être une combattante douée à l'occasion, est une archère ou une magicienne de talent dans certains épisodes, Link a plus d'une fois eu besoin d'elle pour s'en sortir, et je ne parle même pas de ses avatars tels que Sheik ou Tetra. D'un jeu à l'autre, elle n'est pas la même incarnation du personnage, et les Zeldas offrent une palette de personnalités variées: tantôt badass rebelle, tantôt tendre romantique, tantôt peste effrontée...

Bon, il est vrai qu'il y a encore des efforts à fournir pour  gommer tout sexisme dans cette licence, disons qu'elle n'est ni la meilleure ni la pire à ce niveau. Mais il serait vraiment dommage de ficher sa figure la plus emblématique  dans une case étriquée de damoiselle en détresse.



Mais me direz-vous, la série animée est sortie seulement après deux jeux, et dans ces deux jeux, Zelda n'a pas encore subi cette évolution !

Oui, certes, elle n'est pas très active dans LoZ et AoL, et il faudra attendre Ocarina of Time pour la voir commencer à acquérir de la profondeur...Certes. Vous savez ce que ça veut dire ? Ça veut dire que ce dessin animé tant décrié était en avance sur son temps, et qu'il avait anticipé le développement de Zelda en la présentant comme un garçon manqué au caractère espiègle, portant un pantalon (de toutes façons, Link n'en portera pas avant Twilight Princess, alors bon...) et capable de lancer des boules d'énergie ! Après tout, le fonctionnement de la magie n'est pas très expliqué dans cet univers. Mais s'il y a des sorciers qui lancent des boules de feu, que Zelda, qui dans certains jeux communique avec Link par télépathie, a des rêves prémonitoires et peut désactiver des barrières magiques trucmuche fasse de même, ça ne me paraît pas absurde.

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Ce qui ne veut pas dire pour autant que c'est un bon personnage dans ce dessin-animé.

En fait, elle est conne et chiante.

Mais pour le coup, elle n'est pas la seule: ils sont tous cons et chiants! À commencer par Link, qui donne envie de lui filer des baffes environ toutes les cinq secondes. C'est le prototype même du héros pour ados qu'on veut fort et courageux dans les moments d'action mais crétin et tête-à-claque le reste du temps, parce que quand il essaie de draguer Zelda et qu'elle fait la tronche c'est rigolo, duuuuh!!! Et il est tellement empoté par moments qu'on croirait à une parodie qui adopte le concept, trop original, de détourner l'archétype du Héros avec un grand H en en faisant un abruti nanti de deux mains droites (oui, parce que Link est gaucher à a base). Quant à Zelda, c'est le coup classique de la tsundere qui préfère se concentrer sur le quota journalier de reproches à adresser au Héros dont elle est en fait amoureuse mais non n'importe quoi, j'l'aime pas, c'est un débile...b...baka! que sur le danger imminent. Il y a un épisode où, considérant qu'il a trop pris ses aises, elle l'oblige à nettoyer l'entièreté du château d'Hyrule, parce que même si elle a déjà des tas de serviteurs pour ça et que le rôle de Link est de défendre son cul et la Force Trois, nafoute ça lui apprendra à être une feignasse et tant pis si Ganon vole la Force Trois (en entrant par la même putain de fenêtre qu'effectivement personne ne pense jamais à fermer) pendant qu'il récure le parquet! Et Link de soudoyer un personnage secondaire qui n'existe que dans cet épisode pour les besoins du scénario et qu'on ne reverra plus après (une espèce de Merlin au rabais si vous voulez savoir) pour que son boulot soit fait par magie. Parce que oui, c'est une feignasse!

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- Mais c'est pas moi qui ai foutu tout ce bordel, c'est des Moblins qui ont attaqué!
- Et mon cul, c'est de la cocotte? Et pourquoi tu ne portes que ton haut de pyjama?
- Well, excuuuuuuse me, princess, mais la nuit, je m'aère les noix mojo!


Ganon n'est bien entendu pas en reste pour ce qui est d'être un idiot fini, ici dans la catégorie «Je suis un méchant très méchant qui passe la moitié de mon temps à fomenter des plans foireux en ricanant de façon malveillante dans mon antre et l'autre moitié à enguirlander mes sbires même quand c'est pas de leur faute ! ».

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Groumf!

Nous avons aussi le père de Zelda qui ne sert à rien et...*soupire*.... la fée Esprit. Ouais, là aussi on aurait pu se dire que le dessin animé anticipait sur les jeux avec la Exposition Fairy, ce perso secondaire qui suit Link partout et l'aide en lui donnant des infos voire en disposant de quelques interactions avec l'ennemi qui peuvent s'avérer utiles. Mais croyez-moi, vous allez regretter Navi and co. Esprit est, tout d'abord bien sûr aussi bête (ironique vu son nom) et casse-pied que le reste de la bande, mais en plus, elle n'apporte d'aide d'aucune sorte. C'est même parfois (souvent) elle qui est à l'origine du problème. Son rôle se borne donc à apporter une touche de féerique supplémentaire (il y a même un épisode consacré à son peuple) et à faire sa Clochette face à Zelda-Wendy (voilà, le triangle amoureux pas subtile et chiant, ça y est, c'est un grand chelem!). Et en plus, Esprit est...


Aaaaaaaaaaah! C'est quoi ce regard, nom d'un *#^% octorok#@! C'est comme si mon âme était un bouclier et cette horreur graphique un like-like!

Et là encore, c'est rien qu'une capture d'écran, faut voir la séquence en entier (vers 15'50'').



Quelle belle occasion pour faire la transition sur les dessins et l'animation. Honnêtement, le style n'est pas laid et dans l'ensemble tout est à peu près correcte. Mais quelques passages comme celui avec Esprit sont de gros fails. C'est le problème quand on hésite entre un style graphique simple et épuré avec une animation efficace et fluide, et un style travaillé et trop détaillé mais du coup les transitions entre ces détails qui déforment ceux-ci (en particulier les traits des visages, d'où des expressions faciales parfois cauchemardesques). Surtout quand on mélange les deux tendances:

Par exemple, si le château d'Hyrule a des détails soignés dans une scène plus ou moins statique, dans un plan mobile, il a l'air de ça:


Ça me rappelle quand j'étais petite et que je coloriais des trucs pré-dessinés sur Adibou.

Et cette image apparaît dans le générique, donc une fois par épisode, elle ne risquait pas de passer inaperçue. Ce qui me permet de faire une autre transition: le générique. Ou plutôt les génériques. Car celui d'ouverture est double, donc composé de deux génériques passés l'un après l'autre. C'est aussi lourd que vous l'imaginez, d'autant plus que seul le second concerne la série en elle-même (en gros, une succession d'images avec Zelda qui raconte l'histoire en voix-off et une réorchestration insipide du thème principal du jeu), la première partie du générique d'ouverture et l'unique générique de fermeture étant liés à ce qui diffusait le dessin animé, à savoir l'émission Super Mario Brothers Super Show. Le célèbre plombier moustachu y fait du rap, et l'ending nous livre même sa version live (que j'appelle Dark Carlos) nous expliquant la magnifique chorégraphie qui va avec. Je jure qu'au bout d'une dizaine de fois, on commence à trouver ça drôle et qu'on a envie de danser avec lui!

Et, encore une transition: la musique! Bon, ce sont des thèmes issus du jeu réorchestrés. C'est pas mal, mais comme il n'y en a que deux ou trois, c'est un peu répétitif.

Pour ce qui est du scénario, eh bien, c'est pas pire que Jayce et les Conquérants de la Lumière, et on pourrait saluer l'effort d'avoir tenté de développer tout un univers à partir de deux jeux qui, même si novateurs à ce point de vue pour l'époque, restent assez sommaires. Bon, j'aurais apprécié un caméo du vioque qui dit que c'est dangereux de sortir tout seul alors prends ça, ou du gars qui dit s’appeler Error, mais ça n'aurait eu d'intérêt que pour les geeks adultes alors qu'on visait plutôt un public d'enfants. Comme je l'ai dit plus haut, autant c'est admirable d'avoir anticiper certains élements qui apparaîtront plus tard dans les jeux comme le compagnon fée ou Zelda qui dépasse le stéréotype de la damoiselle en détresse, autant il est frustrant de se taper tout un casting d'imbéciles ennuyants.

Les jeux vidéo ont une logique qui leur est propre et qui, appliquée dans la vie réelle ou même dans une fiction sur n'importe quel autre support, deviendrait absurde, voire débile. La santé et l'endurance du personnage-avatar est quantifiée dans des cœurs ou des jauges de points de vie, on peut entrer chez les PNJ et tout casser dans leur baraque sans qu'ils bronchent, ceux-ci qui ne servent à rien sauf quand le scénario a besoin d’eux, on dispose d'un arsenal trop important pour pouvoir le transporter...Quand on adapte un jeu, deux possibilités s'imposent: soit on oublie tous ces éléments et on les remplace par de plus plausibles dans le nouveau format, soit si le ton est parodique, on les y laisse, mais on y fait référence en jouant sur le quatrième mur.

Ici, nous avons un hybride des deux, comme si le dessin animé ne savait pas s'il devait rappeler qu'il est adapté d'un jeu ou pas. Tantôt Link se battra « normalement », en se servant de son épée comme d'une épée (à savoir: le bout pointu va dans l'autre gars, c'est pas de moi c'est de Jon Snow), tantôt il enverra des rayons lasers avec (ce qui est effectivement possible avec la Master Sword dans certains jeux, mais ça implique d'avoir tous ses cœurs) et l'ennemi disparaîtra sans laisser de trace, zaaaap! Nous pourrons d'ailleurs répondre à la grande question: où finissent les ennemis de jeu vidéo une fois qu'on les a tués? Réponse: dans une espèce de grosse cloche à fromage en forme d'oignon remplie d'énergie maléfique dans l'Antre de leur maître !

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Avec une chauve-souris pour décorer, on est classe ou on ne l'est pas!

En ce qui concerne l'équipement de Link, là aussi nous avons une explication. Non, non, non, l'arc, le grappin etc. ne sont pas stockés dans un sac ou des poches rendus plus grands à l'intérieur par une quelconque magie ou technologie d'un autre monde jouant sur la manipulation des dimensions, comme le fait depuis 1963 cette série british dont je ne parle pas du tout à longueur de temps! Non, en fait, Link transporte tout son fourbi miniaturisé, et ça redevient grand quand il le sort!

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Nous terminerons cette review sur les épisodes qui méritent une mention spéciale:

- Celui où Zelda marave la triple-gueule du boss Gleeok avec le contenu de son panier de fruits pour ensuite le faire glisser sur une peau de banane (Gleeok, pas le panier)

- Celui où la princesse est remplacée par son doppleganger malveillant qui se fringue en rouge et noir pour indiquer qu'elle est méchante, qui saute sur Link pour lui fourrer sa langue jusqu'à l'épiglotte, le jette à ses pieds pour lui mettre sa botte en cuir sur le torse façon dominatrice sado-maso, ce qui a pour effet que ce con lui obéit au doigt et à l'oeil, même quand elle lui demande de trimballer la Triforce chez Ganon...

-Celui où le scénario est l'inverse de Spirit Tracks: l'esprit de Link est séparé de son corps et seule Zelda peut le voir. Mais il n'y a pas de train, donc c'est pas cool. À la place, la Triforce de la Sagesse peut maintenant être promenée au bout d'une corde comme un ballon de baudruche.

-Celui où le roi veut faire construire un parc aquatique près du château tout ça parce qu'il y a une canicule. Épisode à maillots de bain, donc.

 
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Zeldounette, viens faire trempette avec papounet! Et dis à ton copain idiot et pervers de venir aussi...allez, Impa nous a préparé des sex on the beach!


Je déconne: Impa n'est pas dans ce dessin animé!

Que retenir de Princesse Zelda au final? Que même si c'est une insulte à la franchise de jeux dont c'est inspiré, ce n'est peut-être pas si atroce en soi. Du moins, c'est le genre de truc qui est si mauvais qu'il en devient bon. Du moins après quelques verres de peket minish.
Ecrit par Campanita, le Samedi 28 Novembre 2015, 22:53 dans la rubrique "Séries Télé".