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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petites créations ainsi que mes impressions sur le monde...

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Vous pouvez emprunter les images de mes peintures et dessins, mais veuillez me créditer si vous le faites.


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Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

Les vacheries des Nombrils, tome 1 : Vachement copines
--> the bitches are back!


Vous êtes intrigués par cette série de bandes dessinées dont je parle souvent mais vous sentez un peu paumés car j’ai commencé à faire des reviews dessus seulement à partir du tome 5 ? Pas de soucis, nos chers auteurs, Maryse Dubuc et Marc Delaf, initient une série spin-off qui revient aux sources et reprennent tout à zéro ! Même que la première planche est un récapitulatif pour les deux du fond qui dormaient.

Mais pour mieux expliquer tout ça, je vais devoir moi aussi reprendre à zéro (et je ne le fais pas en vain : la pédagogie, paraît-il, est en grande partie affaire de répétition, donc soyez attentifs).

Les Nombrils est une série dont le premier tome fut publié en 2006 et qui a débuté avec la formule « une planche = un gag » et mettant en scène trois adolescentes liées par une amitié toxique, les très sexy mais garces Jenny et Vicky, et leur souffre-douleur Karine AKA « la grande asperge ». Sous des aspects de bédé gentillette pour « fifille » avec un style de dessin très coloré et plutôt cartoonesque, une typographie du titre qu’on verrait bien attribuée à un truc genre « Le journal intime de Marie-Gertrude : mes amours, mes amies et mon cochon d’Inde » et des scenarii tournant majoritairement autour des garçons et des histoires de cœur l’horreur !, Les Nombrils est en réalité un petit bijou d’humour cruel qui peut parler à tout le monde (du moins, à tout qui est un ado ou se rappelle l’avoir été un jour). C’est un peu là qu’est le tour de force : c’est à la fois incroyablement réaliste, ça fait écho à des situations qu’on peut avoir vécues ou qu’on imagine sans peine se dérouler dans la réalité, mais en même temps c’est tourné d’une façon totalement exagérée et caricaturée, l’humour allant parfois dans le burlesque et le slapstick (certains gags sont dignes des Looney Toons).  Au fur et mesure que la série a progressé, un fil rouge est apparu, les personnages ont évolué et le ton est devenu plus dramatique (« le syndrome de Kaamelott » on appelle ça), ce qui a porté le tout dans une nouvelle dimension. Personnellement c’est à ce moment-là que j’ai définitivement accroché (plus précisément, du tome 4 : Duelles de belles), où c’est passé d’une série sympa que je lis volontiers dans Spirou à une série exceptionnelle dont je suis fière de posséder un tome dédicacé (nanananère ! ). De plus en plus des thèmes sensibles sont abordés (la drogue, l’homosexualité…les tueurs en série…) mais toujours avec intelligence. Le format bande dessinée aidant, nous avons un narrateur-caméra totalement impartial et aucune leçon de morale n’est vomie à la figure du lecteur : on lui présente les choses telles qu’elles sont et à lui d’en tirer des conclusions tout seul comme un grand. Si les protagonistes peuvent paraître de prime abord des personnes vraiment horribles et irrécupérables, c'est beaucoup plus complexe.  Notamment, il y a comme un refus de diaboliser gratuitement un personnage féminin hypersexualisé (même quand sa motivation est clairement la bêtise moutonnière) alors qu'à l'heure actuelle la tendance est plutôt de cracher dessus sans faire preuve de la moindre nuance.


Et tout cela est vraiment rafraîchissant.

Néanmoins, j’avais évoqué lors de ma critique du tome 7 qu’avec l’épaississement général des différentes intrigues entremêlées, la formule « gag d’une planche » atteignait ses limites et que je trouvais que s’y conformer desservait la mise en scène. Je ne sais pas dans quelle mesure les auteurs ont pris conscience de ce qui est pour moi un problème et s’ils comptent changer le format pour les tomes à venir (je le souhaite, mais ce n’est que mon avis), mais ce qui est certain, c’est qu’ils ont manifesté une envie de revenir à un type de scénario moins alambiqué leur permettant de justement exploiter l’ancienne formule de manière efficace. 

Ainsi donc sont nées Les Vacheries des Nombrils, la série dérivée qui revient à l’esprit original (du propre aveu des auteurs, il s’agit d’un petit plaisir pour rigoler et respirer un grand coup, la série principale les ayant menés sur des chemins étonnants et représentant un travail fou), cette fois en étant un peu plus équitable quant à la répartition des coups pris par les trois héroïnes. Chronologiquement, les évènements se déroulent avant le tome 1 de la série principale (bien que je soupçonne certains de se dérouler pendant, le tome 1 en question n’étant pas très organisé à ce point de vue et certains éléments des Vacheries vont dans ce sens).

On revient alors aux classiques : une gentille fille timide et complexée se fait taper dessus par deux bimbos au verbe acéré qui abusent de son amitié sans que personne ne se porte à son secours et ne la libère de cette relation malsaine. Jenny est toujours aussi bête au point d’en être hilarante, Vicky une manipulatrice en puissance, Murphy et David sont des pervers, les adultes sont toujours aussi à côté de plaque, les garçons du lycée une masse grouillante d’abrutis dirigés par leurs hormones…


Jenny est en forme...


Vicky aussi...


Bref, c’est le règne des pétasses. Quoi que…Vicky et Jenny en prennent également plein la tronche.

Ce retour aux sources permet aussi de se pencher plus en profondeur sur des personnages secondaires disparus dans la série principale et qu’il serait peu judicieux de faire revenir même si les fans le réclament à cor et à cri. Non, le retour de Dan n’est pas une bonne idée, la preuve : il m’a gavée dans les tomes 6 et 7 alors qu’il n’y est que mentionné ce personnage a eu droit à une conclusion satisfaisante de son arc, laissez-le donc tranquille ! Idem pour John-John. Mais que les amateurs de barbichiant couillon et de motard mystérieux se rassurent : dans les Vacheries vous en apprendrez plus sur vos chouchous  (et encore, ce premier tome est assez léger mais les auteurs ont promis dans une interview qu’il y en aurait d’avantage dans le suivant).

Malgré tout, ce n'est pas la série principale, il n'est pas question d'enquête trépidante, de coups de théâtre, de développement de personnage et de révélations de ouf guedin. Il s'agit plus d'un recueil d’anecdotes (dont certaines sont simplement des planches rejetées du tome 1 qu'on pouvait trouver sur le Net non colorisées) qui fera plaisir aux nostalgiques des premiers tomes tout en constituant un nouveau point d'entrée pour les néophytes. Je ne vais pas mentir, je n'ai pas porté autant d'intérêt et d'enthousiasme aux Vacheries qu'aux Nombrils, mais j'ai passé un agréable moment de lecture, et finalement, c'était le but.

Un second tome est prévu pour mai 2018 et devrait aller plus loin dans son propos.


On confirme également ce que j'avais toujours soupçonné: Murphy est nommé ainsi en raison de la fameuse loi.
Ecrit par Campanita, le Lundi 29 Mai 2017, 18:08 dans la rubrique "9ième art".