♪ No matter she’s got a big nose
Cause she’s cute from tits to toes ♪

Ben tiens, quelques semaines après avoir pu mettre la main sur le premier tome, voilà que de manière convenue le second a la bonne idée d’imiter son aîné ! La vie est peut-être cruelle, comme le souligne la bédé d’origine, mais elle est bien faite des fois. Paru en 2018, quelque peu avant le lancement de la prépublication de Ex, drague et rock’n’roll dans Spirou, je me rappelle avoir vu à l’époque des images de la couverture, avec ce mec qui me faisait l’effet d’être un croisement entre Jean-Franky et Xander, et ce titre qui aurait droit à un clin d’œil dans la série mère (une des chansons cotôyant le top 5 des tendances avec les tubes des Albinos, des Underdogs et de Chris Daryll, s'appelle La saison désamour).

Nouvelle péripétie dans le quotdien de notre trio : un nouvel élève débarque au bahut. Il s’appelle Ryan et il est à tomber par terre, c’est même un 10/10, du jamais vu ! Jenny et Vicky auront tôt fait de se désintéresser de leur John-John (qui n’est qu’un 9 !) pour jeter leur dévolu sur ce nouveau gibier. Et comme c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes, on ne s’étonnera pas de voir se répéter un schéma bien connu : bien qu’elles décident de se le partager et mettent au point un planning, elles rêvent toutes deux d’avoir l’exclusivité et finiront par imaginer moult manœuvres pour surpasser l’autre ; bien entendu Jenny garde quelques points d’avance puisqu’elle est la plus belle, bien entendu Vicky est celle qui fomentera les plans les plus agressifs et sournois, et bien entendu Karine se fait entraîner malgré elle, entre deux séquences où l’on insiste longuement sur l’esclavage domestique que lui font endurer ses deux soi-disant amies . À noter qu’on débute en rappelant rapidement les évènements du roman précédent, histoire de donner un semblant de continuité.

Sinon, ce tome 2 est, malgré un scénario plus simple que celui de son prédécesseur, plus conséquent et dense que ce dernier, et la police de caractère est plus petite. Les situations s’enchaînent naturellement et si on devine encore souvent à l’avance les retournements (qui n’a pas additionné 2 et 2 quand Vicky parle d’acheter un soin pour cheveux et une bombe de peinture verte ?), l’histoire sait rebondir sur les quelques passages anodins qu’on croyait n’être que du remplissage mais en fait non. La romance entre Karine et Dan est toujours au point mort, mais au moins une scène servira pour la vengeance finale contre l’antagoniste de dernière minute. J’apprécie aussi que malgré leur conflit, Jenny et Vicky finissent par s’associer et humilier le bellâtre qu’elles convoitaient mais qui ne faisait que se servir d’elles. Ça change un peu et c’est le bienvenu.

Par contre, d'où est-ce que Murphy est un geek ? J'espère que ça ne découle pas de ce vieux cliché qui aurait dû disparaître depuis au moins quinze ans, car ça commence à bien faire !