Campanita - Genkaku Picasso

J'aime bien comme les couvertures deviennent graduellement plus colorées, pas vous?

Hikari est un jeune-homme introverti (et un vrai nabot bigleux) doté d'un grand talent pour le dessin, ce qui lui vaut le surnom de "Picasso" (bien que ça ne lui plaise pas, il préfère Léonard De Vinci). Inséparable de son carnet à croquis, il est en revanche peu doué pour ce qui est des relations avec les autres, notamment avec ses camarades de classe envers qui il éprouve un manque de compréhension qui est d'ailleurs réciproque. Sa seule amie est la jolie Chiaki, une nana férue de psychologie.

Souvent, Picasso et Chiaki passent leur temps au bord d'une rivière, l'un à dessiner, l'autre plongée dans ses lectures à propos de Jung ou Freud.

Quand un jour, le ciel leur tombe littéralement sur la tête. Un hélicoptère s'écrase. Picasso survit mais Chiaki n'est plus.

Enfin, pas vraiment. Le jour suivant, le jeune-homme a la surprise de découvrir que son amie, revenue d'entre les morts et réduite à la taille de Jiminy Criquet, se cache dans la poche de sa chemise et porte désormais des petites ailes d'ange.

Avant de mourir, Chiaki avait adressé une prière pour que Picasso ne meurt pas, jugeant qu'il avait trop de talent pour partir si vite. Ainsi donc était la vraie raison de sa survie. Bien entendu, il y a un prix: Picasso doit accomplir régulièrement de bonnes actions, au risque de voir son corps pourrir. Comment? Grâce à un nouveau pouvoir, il peut dessiner l'âme des gens et plonger dans leurs tourments pour les aider...Ce qui le forcera à découvrir quels troubles secouent le cœur de ses camarades de classe...

Le cœur du premier "patient" de Picasso, Sugiura, un mec qui ressemble à Sirius Black adolescent. Au travail, Pikarin!
Quand j'ai commencé à lire ce manga, je n'avais pas regardé qui en était l'auteur, du coup j'ai été surprise quand après ma lecture, je me suis rendue compte que c'était Usamaru Furuya, de qui j'avais déjà lu L'âge de déraison , alors que justement, je me disais que ça ressemblait à son style. Visiblement, c'est un auteur abonné aux récits courts, car cette série ne compte que trois volumes. Et c'est très bien comme ça. Parce qu'il y a des séries que j'adore mais qui me fatiguent à être interminables (genre One Piece, je finis par décrocher alors que j'en suis fan au départ).

Non, Genkaku Picasso, en seulement trois volets, offre une histoire intéressante et bien menée, et c'est suffisamment court pour qu'on n'ait pas le temps de se lasser du concept (chapitre-type: Picasso s'inquiète de voir son bras pourrir, Chiaki le secoue verbalement, il se rend compte que Machin broie du noir, hop il dessine, hop il plonge dans le dessin, hop il psychanalyse le subconscient de Machin, Machin va mieux, Picasso sort du dessin et les gens pensent au fil du temps qu'il est de plus en plus bizarre, voir détraqué...). Le final était assez attendu, et la résolution un peu simple, mais le côté émotionnel est très bien posé, les personnages sont convaincants et donc on savoure ce dénouement. L'auteur avait bien veillé à semer des indices de-ci de là.

Les graphismes sont très beaux, mais vu le thème du manga, ils avaient intérêt à l'être. J'étais un peu gênée par le fait que la majorité des personnages masculins avaient des yeux de fille, mais le contraste entre le monde réel, en style manga classique, et les mondes dans le cœur des gens, en crayonné brut, est superbe et confère une ambiance particulière est bien adaptée au sujet traité.

Furuya: Arrête de bouger un peu, que je puisse te dessiner...Picasso: Nan!