--> ♪ on dit que je suis né le jouuuuur le plus froooooid du monde ♪
Tiens, si je mettais une bande-annonce plutôt qu'un résumé? Ou alors le lien de mon article sur le bouquin dont c'est l’adaptation.
C'est pour cette raison que cet aspect de clip à rallonge ne me dérange pas à titre personnel, mais j'ignore ce qu'il en est des autres spectateurs non-fans de Dionysos, en particulier la marmaille de la salle de ciné qui est trop jeune pour en avoir quelque chose à cirer. Mais moi, ça me va, et dans la foulée, je pardonne quelques conséquences qui peuvent passer pour des erreurs de réalisation. Par exemple, reprendre les mêmes doubleurs implique que les personnages de Jack et Joe, d'abord enfants et puis adolescents, ont les voix de Mathias Malzieu et de Grand Corps Malade. Si dans le cas du second ça ne jure pas tant cela correspond bien d'une certaine façon à ce personnage dur et ténébreux, autant entendre le mini-Jack s'exprimer avec un timbre d'adulte est un peu perturbant.
Mi Quijote, le quiero a mi Quijote, ayayayayaya!
Toujours au rayon du doublage, Emily Loizeau n'a pas repris son rôle de Dr Madeleine, mais Marie Vincent s'en sort avec les honneurs pour la remplacer, surtout quand elle fredonne La métamorphose de Mister Chat. Je me demandais également comment ils allaient se débrouiller pour Jack l'Éventreur, puisque qu'Alain Bashung est actuellement un peu pas très vivant, ils ont simplement réutilisé la chanson enregistrée sur l'album durant une courte séquence. Ce qui me fait dire que le personnage n'a peut-être pas été exploité autant qu'initialement prévu.
Au niveau visuel, on a de l'image de synthèse plutôt bien fichue bien que manquant un peu de chaleur. Les teintes sont délavées, même durant la partie en Andalousie (avec la robe rouge de Miss Acacia qui se détache du reste), c'est une esthétique. On n'hésite pas à jongler avec les styles, et on mélange sans complexe quelques passages en papier découpé dans le schmilblick pour un résultat du meilleur effet. Finalement, la mise en scène parvient à être cohérente pour composer avec les trois aspects: musical, visuel et narratif. On va quand même parler du traitement de l'histoire, maintenant. Donc, il est marqué sur la fiche technique «À partir de 6 ans». Ah. Pour moi, le bouquin, c'était pas du tout fait pour les enfants. Dans Le retour du Jack l'inventeur, un morceau extrait de l'album Bird'n'Roll, est employée l'expression «On se croirait dans un Disney pornographique», et c'est un peu comme ça que je perçois les romans de Mathias. Bien sûr, dans Jack et la mécanique du cœur, on a censuré pas mal, sans pour autant édulcorer. Il y a notamment beaucoup plus de sous-texte qu'on le croit. Ou pas. Bien entendu, il n'est nul part précisé quel prénom notre adorable héros attribue à son hamster, pas plus qu'il n'est dit quel métier pratiquent Ana et Luna, les deux charmantes dames distinguées qui lui font cadeau de la petite boule de poil. Mais elles évoquent tout de même leurs clients à plusieurs reprises.
L'amour entre Jack et Acacia reste chaste (il faut dire que l'histoire est raccourcie, Joe débarque à peine leur premier bisou échangé). Quant aux paroles des chansons incluses, elles ont été élaguées de tout ce qui aurait pu amené des «Maman, ça veut dire quoi "Feuquiou"?»«Papa, pourquoi le garçon il dit que c'est pas son nez qui s'allonge? » Je me demandais également comment l'histoire allait se conclure. Ceux qui ont lu le livre savent que la fin est particulièrement cruelle. Dans le film, elle l'est un chouïa moins, mais douce-amère tout de même. Par contre, je dois dire que je suis complètement sous le charme du couple formé par Méliès et les sœurs siamoises. Roméo et Juliettes ♥