Dix ans se sont écoulés depuis leurs aventures du Chant des Sorcières, et voilà nos héros bien changés, en quête de vengeance, d’amour ou de paix.

La petite Elora, fille adoptive d’Hélène (qu’on n’appellera plus jamais Philippine), vit au château de Bressieux et est une enfant remarquable nantie de pouvoirs féeriques. Sa mère Algonde se morfond toujours dans la caverne du Furon où elle occupe la place de Mélusine, avec pour compagnie Présine et Constantin. Dans les bois de Choranche aux alentours, Fanette et Mathieu  vivent parmi les brigands. De son côté, Enguerrand est de retour après avoir voyagé avec Christophe Colomb et vu le Nouveau Monde. Toute cette tranquillité (ou pas) bascule quand Elora découvre dans la forêt le cadavre d’un messager, porteur d’une lettre qu’Hélène attendait depuis si longtemps : des nouvelles de Zizim…

Après avoir lu la trilogie Le Chant des Sorcières, j’ai fait une pause dans l’univers de Mireille Calmel, le temps de dévorer une histoire avec des loups, et puis je me suis lancée dans le second cycle de la saga des Hautes Terres. Ça fait du bien de retrouver tout ce petit monde, certains avec plus de plomb dans la cervelle, et d’autres…ben…euh…(n'est-ce pas, Mathieu?)

Histoire de voir un peu plus de fresque historique, après l’Egypte et la Sardaigne, nous avons cette fois droit à l’Italie, à Rome, au Vatican, où ces débauchés de Borgia font la loi, tous plus pervers les uns que les autres, en particulier leur patriarche, ce vieux cochon d'Alexandre VI qui en plus est le pape! J’avoue, les détails historiques et les complots politiques, j’ai eu du mal à les suivre, alors que j’ai lu ce tome avec plus de vitesse que les trois précédents, j’avoue avoir eu beaucoup de difficultés à me concentrer dans ces passages-là que j’ai trouvés tout bonnement…chiants. 

Néanmoins, j’ai grandement apprécié le bouquin, de voir ce que chacun était devenu, de découvrir les nouveaux personnages : Khalil, Petit Pierre, Jean, Bertille, les Borgia…Fanette est aussi en grande forme, et qui aurait pu prédire que ses mauvais sentiments allaient la mener jusque là ? Bien que je ne la haïsse pas complètement. Il y a plus haïssable qu’elle, et pourtant, ce volet contient 0% de Marthe, de Mélusine, et de Philibert de Montoison (d’ailleurs, quand est-ce qu’elle va repointer son sale museau repoussant, la Harpie ?). Non, Hugues de Luireux, le souverain pontif et sa smala jouent les rôles des salopards. En parlant de Luireux, oh que j’adore ce qui lui arrive! Bravo, Fanette, bonne fille!

Bref, encore une fois, nous avons myriade de récits «à suivre…», qui jouent sur le contraste des souterrains froids et des forêts humides avec la clarté chaleureuse de l’Italie et de ses alcôves suaves rehaussées de dorures. Beaucoup de zones d’ombre laissées en suspend dans le cycle précédent sont levées, mais tant de nouvelles questions à présent…

Un point qui m’a assez gênée, par contre, c’est le personnage d’Elora. Elle a 11 ans mais en parait 15, elle est incroyablement mature, intelligente, jolie, elle en remontre aux grands grâce à sa finesse d’esprit, elle voit plus ou moins dans l’avenir, elle a des pouvoirs qui surpassent ceux d’Algonde, peut guérir, tout le monde lui concède une grande sagesse, et la manière dont elle s’y prend pour manipuler le pape…euh…ne serait-elle pas, un peu, un iota, un chouïa, une Mary-Sue? Ou est-ce juste parce qu’elle est d’ascendance féerique, qu’elle est la Reine de Lumière, que c'est comme ça, parce qu'elle est un être surnaturel dont le rôle est prépondérant au cœur d'une prophétie? Et puis, certes, elle montre un peu vulnérabilité vers la fin, mais ça me semble tout de même un peu gros…Réponse avec le prochain tome, Terra Incognita.

Tiens, et qu’est devenue Mounia ?

Le Chant des Sorcières

Tome 1

Tome 2

Tome 3

La Reine de Lumière

Terra Incognita