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The Day of the Doctor
--> History can be rewritten!
Samedi 23 dernier, c'était un grand jour pour les Whovians de tous pays, qui avaient bloqué cette date depuis des mois. On se retrouve entre fans devant la télé pour voir l'épisode tant attendu, le «50th», l'épisode anniversaire sensé prouver que Doctor Who, c'est la meilleure série de l'univers depuis le 23 novembre 1963! Après, The Day of the Doctor n'est pas le seul cadeau auquel nous avons eu droit pour cet anniversaire. Il y a notamment un audiosode multi-doctors Light at the End , un recueil de onze nouvelles pour onze Docteurs par onze auteurs britanniques, une parodie The Five(ish) Doctors et un énorme biopic An Adventure in Space and Time. Tout cela sera reviewé par votre humble servante quand elle l'aura vu/lu/écouté. Mais rien que pour The Day of the Doctor, on nous a d'abord gâté avec deux mini-épisodes prequels que voilà: Premièrement, The Night of the Doctor. Paul McGann n'était pas supposé participer au 50th, hein
Troffat? (Non, Troffat n'est pas le nom d'une bière du terroir, mais la manière
dont j'appelle la facette de la personnalité de Steven Moffat qui ne pense qu'à
troller les fans). Ce minisode prouve la théorie qui circulait depuis un moment comme quoi le Docteur incarné par John Hurt -libellé désormais War Doctor- est bien celui qui a fait la Guerre du Temps et sacrifié ses congénères en même temps que les Daleks, et se situe donc entre Eight et Nine. On voit ici Eight prendre la décision de devenir lui, avec un autre clin d’œil aux classic via la confrérie féminine de Karn (The Brain of Morbius) Secondement, The Last Day, un peu moins intéressant, présente le climat de la fin de la Guerre du point de vue d'un jeune soldat gallifreyen devant une caméra (enfin, c'est sans doute une technologie plus évoluée qu'une caméra, mais à défaut de terme approprié...) Mais après ces deux zakouskis, il est temps de s'attaquer au plat de résistance: l'épisode anniversaire en lui-même, scénarisé par Troffat et réalisé par Nick Hurran. The Day of the Doctor Après un générique de l’ère Hartnell, on se retrouve à… ...où
enseignaient Ian et Barbara et où enseigne désormais… Claraninette
a visiblement pris l’habitude de terminer les cours et d’enchaîner avec une
aventure doctoresque. Et cette fois, le duo se fait choper au grappin par Kate
Stewart et le reste de UNIT qui les requiert pour une affaire de tableaux, sous
les ordres de sa Majesté Elisabeth the first. Maintenant, chez UNIT, ils emploient
directement des Whovians, depuis le temps qu’on attend que ça ! Cette
demoiselle s’appellerait Osgood et serait la fille d’un ancien membre de UNIT
(qui l’a visiblement élevée selon les principes de la confession whovianne),
mais nous l’appellerons « Yes ». Une peinture à l’huile en 3D de la chute d’Arcadia…Wow, ça marche aussi à l’acrylique ? Parce que si oui, moi, je veux bien qu’on m’apprenne. Et maintenant, je vais passer trois siècles à me demander si c’est plus cool ou non que les tableaux vivants dans Harry Potter. Ce tableau évoque la Guerre du Temps et donc le crime commis par le War Doctor, ce qui bien sûr rend Eleven tout chamboulé. Et hop, flash-back plein de Daleks et d’enfants Time Lords effrayés. Et pendant ce temps-là, War Doctor écrit « No more» sur les murs…Évidemment, le Haut Conseil de Gallifrey est en émoi. Et il ne reste qu’une seule option pour mettre fin à la guerre : utiliser une arme si puissante qu’elle détruirait à la fois les Daleks et les Seigneurs du Temps en faisant brûler la planète. Appuyer sur le gros bouton rouge de cette arme est donc le crime commis par le Docteur. Docteur qui d’ailleurs hésite beaucoup. L’arme communique avec lui, en usant comme interface... Bien entendu, ce n’est pas Rose, c’est le Méchant Loup. Qui je trouve se comporte assez bien comme TARDIS/Idris. Le Moment (car ainsi se nomme l’arme) est là pour juger celui qui va l’utiliser. Ainsi, elle décide de confronter le Docteur à ce qu’il va devenir s’il détruit Gallifrey. C’est ainsi que nous retrouvons Ten (qui a oublié de mettre son gel à cheveux) en train de batifoler avec Elisabeth 1ère et qui tente de démanteler un complot des Zygons (les espèces de fruits de mer que Four avait fréquentés) en les démasquant grâce à sa… Alors qu’il s’emmêle les pinceaux, accuse un lapin innocent et confond Babeth avec son double alien métamorphe, voilà qu’il se retrouve réuni avec Eleven et War Doctor, fezoportés. Mouais bon, c’est pas comme si ça faisait déjà des années qu’on fait des blagues à la con sur le gros tournevis sonique du Docteur. Après une séance de commentaires
sarcastiques les uns sur les autres, des bisous baveux de Zygon, un échec
d’inversion de la polarité et Clara la sorcière du puits, ils se font arrêter
par Zygon-Babeth et enfermer dans la Tour de Londres. Et pendant ce temps, UNIT
est attaqué par les Zygons qui se cachaient depuis tout ce temps dans les
tableaux en 3D. Mais Yes montre qu’elle a de la ressource. Tu l'avais pas vu venir, hein, saleté de métamorphe! Malheureusement, cela ne suffira pas et la pauvre Clara aura tout juste le temps de s'enfuir grâce au manipulateur de vortex de Jack Harkness légué à UNIT alors que toute l'équipe a été remplacée par des Zygons. Leur objectif: trouver les Archives Occultes et prendre le contrôle de la planète. Nous repassons ensuite au trio doctoresque qui se chamaille d'une manière qui rappelle One, Two et Three dans The Three Doctors, en l’occurrence, War Doc trouve ses deux successeurs trop gamins, et je m'attendais presque à ce qu'un des deux réplique un truc comme: «gna gna gna!».. Ils ignorent qu'il a encore le choix de tuer tous les Seigneurs du Temps, car pour eux, c'est déjà fait, et le lui reprochent. Ils sèchent pendant quatre siècles (littéralement) sur comment ouvrir une porte, quand Clara débarque pour leur dire qu'elle était ouverte depuis tout ce temps...baka! Et voilà, les enjeux sont posés et on peut dire que la situation est compliquée. Une seule solution pour nos trois héros: s'allier face à la menace, que ça soit les Zygons ou le problème épineux de la mort de Gallifrey. Après quelques rebondissements et passages humoristiques (on comprend maintenant pourquoi Babeth considère Ten comme son pire ennemi: parce qu'il a dit qu'elle avait une haleine à assommer un cheval...attendez, c'est pas ça), la solution finale est inattendue et inespérée: Gallifrey va en fait être sauvée et gelée dans une bulle temporelle. Comme quoi, l'Histoire peut vraiment être réécrite Quelle belle façon d'exploiter ce principe souvent cité dans la série que de l'utiliser pour sauvegarder la planète mythique d'un héros tout aussi mythique tragiquement disparue depuis le reboot! Après, tout n'est que festival, avec pas mal de bonnes surprises et une intensité émotionnelle bien gérée. Sir Alistair! Tegan! Nyssa! Même Kamelion! Bleu...rouge...vert...je vois des Triforces partout, moi. Si ce passage est incohérent, à ce stade, je m'en tamponne les rotules, c'est trop cool! Kyaaaaaaa! On lui dit? Dernière surprise: Tom Baker qui fait un caméo. Mais son rôle reste ambigu. Peut-être est-ce un simple gardien de musée ou...il est plus ou moins suggéré que plus tard, le Docteur choisira d'anciens visages en se régénérant, et passera sa retraite sous les traits de Four...Si Troffat voulait nous faire parler, ben, il a encore réussi!
Si cet épisode est à la hauteur ? Évidemment que oui. Bien sûr, il n'est pas exempt de défauts, ni d'incohérences, et encore mois de fan-service: on nous case le plus de Docteurs qu'il est possible, que ça soit en chair et en os ou un images d'archives. Il y a même le regard bleu de Peter Capaldi pendant trois secondes (et on en vient encore à râler: Christopher, pourquoi t'as pas voulu participer? Toi aussi t'as le regard tout bleu! Ah!Tu nous brises nos petits cœurs!). Du coup, on peut trouver bâclés certains points. Par exemple, l'intrigue avec les Zygons et la reine n'était pas mauvaise, mais avait un peu trop l'air de servir de prétexte au reste, et puis surtout, on ne sait même pas comment ça s'est terminé. Mais j'apprécie beaucoup le parallèle entre Kate qui est prête à sacrifier Londres pour sauver la Terre, et le Docteur qui est prêt à sacrifier Gallifrey pour sauver l'univers. Et Ten qui lui crie que ça va la hanter toute sa vie. Mais l'épisode (et ses deux préquelles) est une véritable fête pour tout amoureux de la série. C'est comme un nœud qui raccordent toutes les bribes de l'histoire depuis la création de la série. Bon, sauf pour le Valeyard, mais ça viendra peut-être. Nous avons enfin la transition entre le romantique Eight et l'énergique Nine, en passant par l'étrange War Doctor. Autre aspect étonnant: le Méchant Loup. En apprenant le retour de Bilie Piper pour le 50th, on se demandait un peu quelle place aurait Rose Tyler dans le schmilblik, et surtout, si elle était dispensable. J'ai toujours cette impression que Moffat n'est pas fan de Rose, car quand je vois comment il a construit ses personnages féminins à lui, on dirait qu'il cherche à créer un truc aux antipodes de Miss Tyler. Mais là, le Méchant Loup est exploité de manière moffatienne, sous forme d'interface intelligente aux allures séductrices, le tout servi par une Bilie dont le jeu était tout bonnement savoureux. Depuis le reboot de 2005, on se trimballe un
Docteur qui se déteste, plein de haine autant envers lui-même que les Daleks
(Nine), qui regrette et qui traîne sa misère (Ten) ou qui oublie (Eleven).
Davros, le Dream Lord, la chambre 11 de The God Complex et bien d'autres lui
ont bien rappelé la culpabilité qui lui pèse et qui font de lui un personnage
sombre et si semblable par moments à sa Némésis le Maître. Mais après cet
épisode, on prend un nouveau départ, avec le Docteur qui se pardonne et réhabilite
l'incarnation fautive, et qui part vers une nouvelle quête: retrouver Gallifrey
qui n'a finalement pas disparu. The Day of the Doctor est une bombe qui a fait
exploser beau nombre de possibilités scénaristiques futures. Ce qui tombe à pic
pour le nouveau Docteur que sera Peter Capaldi. Fait amusant, Ten et Eleven n'ont plus qu'un seul épisode après celui-ci, selon leurs chronologies respectives. À ce titre, c'était plutôt amusant que France 4 ait diffusé The End of Time juste après (épisode de Noël élu par les fans), ce qui a involontairement mis en évidence un autre aspect de la continuité de la Guerre du Temps (et étonnement, Moffat n'a rien gâché de l'arc posé par Davies). Ecrit par Campanita, le Jeudi 5 Décembre 2013, 10:37 dans la rubrique "Séries Télé".
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