Après la mort de Djem et la levée de la malédiction d’Algonde, nos héros, chacun de leur côté, s’engagent dans la dernière ligne droite de leur aventure, avec l'ombre sinistre de Marthe planant au-dessus de leurs têtes à tous.

C’est toujours délicat, le dernier tome d’une série, on a une énorme envie de connaître le dénouement et le fin mot de l’histoire, et en même temps, on y va doucement, par peur d’être déçu ou tout simplement parce qu’on ne veut pas voir se terminer une saga qui nous a fait passer de si bons moments de lecture.

Ainsi donc, Terra Incognita marque la fin des légendes des Hautes Terres, de nouvelles révélations sont au programme, et chacun dévoilera son vrai visage. Je ne pense pas gâcher le plaisir de la découverte en disant que tous les personnages se rencontrent enfin, ça, c’était évident, et à force de les côtoyer, ils nous sont apparus de plus en plus sympathiques, si bien qu’on rêvait de les voir tous ensembles.

Bien que toutes ces joyeuses retrouvailles aient donné lieu à un nombre incalculable de scènes où tout le monde s’embrasse et se serre dans les bras en pleurant de joie. L’amour, le pardon, les couples qui se retrouvent, d’autres qui se forment (y compris certains qui n’étaient pas tellement indispensables, par exemple Nycola et Lina... comme si tout le monde devait trouver son âme sœur à ce moment-là). Ajoutons à cela la fin d’Hugues de Luirieux (que celui-ci n’a pas volée), dans le genre, tous les gentils souriants châtient le méchant…Sur le moment, ça m’avait paru un peu trop mièvre. Mais en y réfléchissant, ces personnages, qu’est-ce qu’ils ont pu en baver! Certains ont été torturés et/ou violés, abandonnés, ont eu le cœur brisé, ont passé dix ans emprisonnés, etc. Même les plus jeunes de la bande ont eu droit à leur lot d’horreur, voyant ceux qui leur sont chers pendus au bout d’une corde. Alors, finalement, je me suis dit, pour ces pauvres bougres qui ont eu une existence pleine de malheurs, de larmes et de mensonges, un happy end, c’est amplement mérité, et c’est un soulagement de constater qu’ils auront enfin droit au bonheur. Et ça permet de passer sur les quelques épanchements de guimauve.

Pour ce qui est des complots et des légendes, je suis assez contente de voir qu’aucun personnage ne se soit révélé entièrement noir ou blanc, et que chacun possède au moins une vilaine tache sur la conscience. Par contre, j’ai trouvé que ce tome traînait en longueur (le périple d’Elora and co en Egypte et tout bazar m’a paru interminable), avec l’action concentrée dans les dernières pages. Puisqu’on parle d’Elora, je suis ravie de l’avoir trouvée moins parfaite que dans le tome précédent, et que ses pouvoirs et sa grande taille (idem pour Constantin et Khalil) soient expliquées par ses origines. N’empêche que je trouve Algonde bien plus admirable que sa fille, car elle n’a pas systématiquement besoin d’avoir recours à la magie pour démontrer son génie: la bécaroïlle, quand elle manigance un truc, elle le fait avec sa matière grise de simple mortelle, pas besoin de lumière bleutée ni d’hypnose! Je trouve ça plus impressionnant, l’esprit humain brillant, que de se la péter avec ses pouvoirs de fée. Algonde et Mounia sont définitivement mes deux personnages préférés.

Ainsi se conclut une série de cinq livres, subtil mélange d’Histoire et d’ésotérisme. Fées, Harpies, légendes, chevaliers, damoiselles au cœur tendre, pays lointains et fantasmés, magie, exotisme, personnages attachants. Et libertinage.

Le Chant des Sorcières

Tome 1

Tome 2

Tome 3

La Reine de Lumière

Elora