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Hello, je suis Campanita. Juste un petit blog pour partager mes petites créations ainsi que mes impressions sur le monde...

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Voyons ce qui se raconte dans la jouebosphère...

L'Épée de Vérité, Tome 11 : L'ombre d'une Inquisitrice
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Kalhan est prisonnière de Jagang, Samuel a l'Épée de Vérité, Six et Violette préparent des mauvais coups et ont capturé Rachel, Nicci a remis les boîtes d'Orden dans le jeu, l'Ordre Impérial a mis le siège autour du Palais du Peuple en d'Hara, dernier bastion s'opposant à sa conquête du Nouveau Monde, et Richard est devenu l'attaquant de l'équipe de foot Ja'la dh jin d'un officier de l'Ordre.

Eh ben, on n'est pas dans la merde!

Ainsi se conclut un arc de onze tomes, et il n'y a pas grand chose à dire à part que c'est dans la continuité du reste. On est soulagé que cela soit fini, on est heureux d'avoir passé un bon moment de lecture, même si comme toujours, la fin est bâclée et tout est résolu dans les dernières pages, avec quelques détails bien «What The Fuck?». On regrette également que certaines menaces pourtant bien mises en place dans les tomes précédents (Six, la bête de sang) se fassent dès lors aligner à terre en trois secondes.

C'est maintenant l'heure de faire un petit bilan sur la série (et je risque de répéter ce que j'ai dit dans les articles précédents):

Points positifs

-Chaque livre est un page turner. 500-600 pages? Ce sera vite lu. De la même manière, plus de dix tomes de cette épaisseur seront vite engloutis. Et ce même s'il y a des défauts récurrents sur lesquels on ne peut pas ne pas tiquer (voir plus bas). J'avais beau me dire que je n'aimais définitivement pas tel ou tel aspect, j'avais envie de savoir la suite, j'étais prise par l'histoire, complètement immergée dans l'univers. On ne peut pas nier le tour de force.

-N'en déplaise à l'auteur, c'est de la fantasy tout à fait décente sinon bonne. En partant sur des bases connues et des poncifs (surtout dans le premier tome), la série s'est peu à peu démarquée, et a acquis sa propre mythologie. J'aime notamment la vision de la magie, en particulier les différents types de magie (additive, soustractive), et les différents types de personnes en fonction de leur magie: sorciers, sorciers de guerre, magiciens, magiciennes (et non, ce ne sont pas des femmes magiciens), inquisitrices, voyantes, pythies, devins, prophètes, guérisseurs, gens «normaux», ceux qui marchent dans les rêves et trous dans le monde. Il y a un bon mélange d'épique et de calme.

-C'est peut-être un point qui n'intéresse que moi, mais l'importance du langage et de l'interprétation de texte. Le haut d'haran, le langage des emblèmes, le fait que la polysémie lors de traduction de vieux textes puisse à elle seule foutre le bordel, j'aime. Et aussi, le fait que le héros considère la lecture et la documentation comme aussi importantes que de foncer dans le tas pour dégommer des gens. Et si on ajoute que certains méchants comme Jagang cherchent des livres précieux pour être mieux préparés, ça donne un combat entre intellos badass.

-Quelques personnages (pas tous, malheureusement) non manichéens.

-La minutie avec laquelle l'univers est décrit. Chaque ville ou peuple rencontré est un microcosme bien construit, avec le sens du détail. Cela rend l'univers plus cohérent et les histoires plus touchantes. Quand une question est soulevée, on a envie de prendre part au débat, car on se sent concerné.

Points négatifs

-Richard cumule beaucoup TROP d'atouts. Heureusement que de temps à autres il se plante. Mais il est multi-compétent, ultra-balèze, il sait tout, il a toujours raison et remet tout le monde à sa place. Il est présenté comme étant un ignare total en magie mais comprend comment tout fonctionne instinctivement, si bien qu'il en remontre à des personnages qui ont passé leur vie (d'une durée de plusieurs siècles dans le cas de certains) à étudier le sujet. Gary-Stu, bouh! Et pour les Mary-Sue, il y a la version brune (Kahlan) et la version blonde (Nicci).

-Les personnages, Richard en tête, semblent être des outils dont l'auteur se sert pour propager ses visions idéologiques. En particulier un objectivisme d'une lourdeur pachydermique et répétée ad nauseam au fil des tomes. Et la morale à en tirer n'est pas forcément joyeuse. S'il est louable de prêcher que chacun est responsable de sa propre vie, mérite la liberté, et que le Mal est souvent le résultat de la négligence des hommes de Bien qui laissent faire, il y a des limites. Et ça ne devrait pas servir à justifier n'importe quoi. Parce que le résultat final, c'est que ceux qui ne sont pas avec le héros sont automatiquement contre lui (de son point de vue), et la violence est l'unique réponse (Anakin, sors de ce corps!). Un personnage qui annonce son envie d'être neutre sera aussitôt mis à mort par les gentils qui considèrent ça comme une trahison. Deux options: mourir ou souscrire à la philosophie de Richard.

Histoire de bien donner raison au héros d'agir comme il le fait, ses antagonistes et les systèmes politiques qu'il rencontre sont caricaturés au possible, et ces gens ont parfois l'air d'être extrêmement cons, les pires exemples étant la société pseudo-communiste du tome 6 et les pacifistes à deux balles du 8. Après, de nombreuses fictions ont des protagonistes sensés représenter la paix mais qui à l'occasion agissent contre leurs beaux idéaux, mais c'est généralement pour montrer qu'ils sont faillibles et/ou qu'ils ont un côté sombre. Richard and co encouragent le meurtre, la guerre et la violence sans la moindre nuance, et cela est présenté comme normal, logique et bien. Comme le meilleur exemple à suivre. Toujours. Richard = le Messie. C'est à partir du tome 5 que ça devient intenable.

-Si certains personnages sont travaillés dans la nuance, d'autres sont ridiculement mono-dimensionnels. Les soudards de l'Ordre Impérial remportent la palme dans cette catégorie, Jagang aurait pu monter une armée de Moblins cochons mutants en armure, on n'aurait rien remarqué de différent. Parce que bien sûr en revanche, les guerriers de Richard sont tous propres et tous sympas, et ils boivent du Darjeeling le petit doigt en l'air entre deux batailles.

-Du point de vue du style, il y a cette propension qu'ont certains personnages à faire de longs monologues (en particulier Richard et Nicci). En dehors du fond de ces discours, ce qui me gêne, c'est que ça manquerait de naturel dans la vraie vie. Ils ont de la chance de tomber à chaque fois sur des interlocuteurs qui ne coupent jamais la parole et écoutent attentivement des litanies interminables. Je suis jalouse, j'aimerais que les gens me laissent parler autant, rien qu'une fois! Mais dans le monde réel, ça n'arrive jamais.

-Des descriptions et rappels redondants, dont la fréquence augmente au fil des tomes.

-La fascination de l'auteur pour le gore et le sadisme est très mal gérée au début. Avec le temps ça s'équilibre, mais c'est peut-être le lecteur qui s'acclimate. Il faut dire qu'à partir du moment où on s'habitue aux Mord-Sith, elles perdent de leur impact. Et les descriptions à répétition des champs de batailles et des villes pillées font qu'on finit par ne plus s'émouvoir. L'horreur devient banale.

-Certains schémas narratifs reviennent, tels que la fille qui est à deux doigts d'être violée. Il y a aussi le fait que chaque personnage gentil est à un moment ou un autre capturé par l'ennemi et sans défense face à celui-ci. Ou Richard et Kalhan qui sont séparés. Ou Richard qui a la migraine. Ou qui perd son épée.

Malgré tout, je tiens à préciser que c'est une lecture agréable. Terry Goodkind sait tenir le lecteur en haleine, et fait qu'on s'attache à ses personnages. Je n'aime pas certains aspects, mais je continue à lire.

Maintenant, je sature en ce moment. Je n'irai pas chercher le douzième tome de ma propre initiative, j'attendrai qu'on me le prête, comme pour les autres. Là tout de suite, j'ai besoin de lire autre chose.


Ecrit par Campanita, le Lundi 24 Juin 2013, 18:39 dans la rubrique "Bouquins".


Commentaires :

  Anonyme
25-06-13
à 10:11

Une insuisitrice , c'est une chercheuse d'helvète ?

  Campanita
Campanita
25-06-13
à 11:31

Re:

J'ai réussi à faire une faute de frappe et à ne pas la voir...bravo! Merci de me l'avoir signalée.